Le gouvernement lance une adresse e-mail pour signaler les prix alimentaires trop bas
La mesure permettra entre autres de signaler des "prix constatés en magasin qui paraissent trop bas par rapport aux coûts de production".
Samedi, le gouvernement a annoncé la mise à disposition d’une adresse e-mail (signalement@agriculture.gouv.fr) qui permettra de signaler des “prix constatés en magasin qui paraissent trop bas par rapport aux coûts de production ainsi que des problèmes d’étiquetage. La conformité à la loi de ces pratiques sera vérifiée”. En outre, un renforcement des contrôles diligentés par les services de la répression des fraudes est prévu. L’industrie agroalimentaire française dit être prise en étau des cours des matières premières qui explosent, et une grande distribution qui souhaite baisser ses prix pour attirer des Français exigeants sur leur pouvoir d’achat.
“Plusieurs points inquiétants”
Dans un communiqué commun, le ministère de l’Agriculture et de l’Economie précisent que “Même si la situation est différente entre enseignes, plusieurs points sont inquiétants”. Et particulièrement, “la difficulté de prise en compte de l’augmentation des coûts de production dans un certain nombre de filières agricoles. Par ailleurs, certains comportements interrogent quant à leur conformité à la loi. Dans ce contexte, les ministres ont annoncé un renforcement des contrôles de la DGCCRF”.
La loi Alimentation en question
En 2018, la loi Alimentation (Egalim) était promulguée, et l’un de ses objectifs était la protection des revenus des producteurs. Seulement, le gouvernement a admis en septembre qu’elle n’avait pas atteint ses objectifs. Et les relations sont depuis tendues entre tous les acteurs. La veille de cette annonce, à la fin d’un comité de suivi des négociations commerciales, le syndicat agricole FNSEA a dénoncé des “demandes de baisses de tarifs inacceptables” et “l’attitude irresponsable de la grande distribution”. Richard Panquiault, représentant des marques nationales (Ilec), qu’elles soient alimentaires ou non, a indiqué de son côté : “On s’est retrouvé dans une situation où les diagnostics ne sont pas convergents du tout, ce qui est stérile et pour ce qui me concerne cela fait deux ou trois ans que ça ne m’était pas arrivé d’observer une vision aussi antagoniste de part et d’autre”. Les négociations courent jusqu’au 1er mars prochain.