Le Syndicat de la magistrature estime que Dupond-Moretti “n’est plus crédible”
La secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature a déclaré qu'elle ne considérait plus le garde des Sceaux comme "(leur) interlocuteur".
Ce matin sur franceinfo, la secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature a déclaré qu’elle ne considérait plus Eric Dupond-Moretti comme “(leur) interlocuteur”. Sarah Massoud a ajouté : “Il n’est plus du tout crédible en qualité de garde des Sceaux. Et désormais, vous avez les deux plus hauts magistrats de France qui le disent”. Une référence à la tribune publiée mardi dans les colonnes du Monde et signée par la première présidente de la Cour de cassation Chantal Arens et le procureur général près la juridiction suprême de l’ordre judiciaire, François Molins.
Un ministre “juge et partie”
Dans ce texte les magistrats se montrent inquiets, particulièrement depuis que le ministre a saisi l’Inspection générale de la justice d’une enquête administrative visant trois magistrats du parquet national financier, lesquels avaient mené une procédure en lien avec l’ancien avocat. Pour Sarah Massoud, “Éric Dupond-Moretti est dans une situation de conflit d’intérêts, c’est-à-dire qu’il est à la fois juge et partie dans une affaire des plus importantes. Et aujourd’hui, il y a véritablement une tentative de déstabilisation d’une institution qu’est le parquet national financier, mais aussi l’institution judiciaire, plus généralement. Donc, véritablement, nous sommes très inquiets”.
Faire respecter “l’indépendance de l’autorité judiciaire”
Et la secrétaire nationale d’en appeler à Emmanuel Macron afin qu’il fasse respecter “l’indépendance de l’autorité judiciaire”. Mercredi matin, le Syndicat de la magistrature devait rencontrer à l’Elysée la conseillère justice d’Emmanuel Macron, Hélène Davo. Les magistrats du tribunal judiciaire de Paris ont dénoncé une “manoeuvre de déstabilisation et d’intimidation de l’institution judiciaire” de la part du garde des Sceaux. “Le lien est-il complètement rompu ?”, demande franceinfo; Mme Massou répond : “On pourrait encore se rabibocher, mais là, c’est clair qu’il est rompu. Ça n’est plus notre interlocuteur. Nous ne lui écrivons plus”.