Les moins de 35 ans n’aiment pas vraiment le télétravail


Illustration. Le télétravail. Pixabay
Une majorité de "millenials" avancent une perte de repères, de l'anxiété ou encore un sentiment de frustration, selon une enquête menée dans plusieurs pays occidentaux.
Ces résultats de l’étude menée par Abbyy, spécialiste de l’intelligence numérique, ont de quoi surprendre. Ils révèlent, au sujet du télétravail, que “près des deux tiers (61%) des moins de 35 ans déclarent que les process mis en place par leur entreprise rendent leur travail plus ardu alors que seulement 36% des 55 ans et plus partagent ce constat”. L’enquête a été menée en novembre dernier auprès de 4 000 personnes travaillant dans des entreprises de plus de 50 salariés en France, en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Un enjeu “plus humain que technologique”
Elle révèle aussi que les “millenials”, pourtant à l’aise avec l’univers informatique, jugent que cette manière de travailler leur fait perdre du temps (85% contre 20% des 55 ans et plus). Pour Christophe Nguyen, psychologue du travail, rien de vraiment étonnant à ces résultats : “L’enjeu, il est plutôt humain que technologique. C’est un préjugé d’affirmer que les jeunes sont hyper flexibles, indépendants, et veulent travailler de cette façon. Ils sont en perte de repères puisqu’ils n’ont pas eu le temps de s’acculturer à l’entreprise, d’intégrer ses codes et ceux du métier, d’acquérir des certitudes que d’autres travailleurs plus anciens ont pu transposer en télétravail”.
Solitude, détresse psychologique…
Pour les jeunes salariés n’étant pas assez ou pas du tout en lien avec leurs nouveaux collègues, il est compliqué d’interpréter l’était d’esprit qui se trouve derrière un message, un courriel. Au final, et c’est ce que révélait un sondage OpinionWay réalisé du 2 au 9 décembre auprès de 2 009 salariés français, 70% des travailleurs de moins de 29 ans se disaient en détresse psychologique (deux fois moins pour les 50-59 ans). Les entreprises pourraient bien être amenées, dès la fin de la crise sanitaire, à ne pas miser autant sur un télétravail souvent érigé en nouveau modèle d’organisation ultime.