L’Ozempic peut-il soigner les maladies du foie ? Une nouvelle étude lève le voile

Image d'illustration. Les médicaments en question. ADN
Une récente étude s’intéresse au potentiel de l’Ozempic, un médicament contre le diabète, pour inverser l’évolution des maladies du foie. Les résultats apportent des éléments nouveaux sur son efficacité dans ce domaine médical en pleine recherche.
Tl;dr
- Ozempic pourrait traiter la stéatohépatite non alcoolique (NASH).
- Une étude majeure montre une amélioration du foie.
- Ce n’est pas encore un traitement officiellement approuvé.
Ozempic : un nouvel espoir contre la NASH ?
Longtemps connu en toute discrétion comme médicament antidiabétique, le Ozempic, nom commercial du semaglutide, a conquis une notoriété fulgurante dans la lutte contre l’obésité.
Mais voilà qu’une nouvelle perspective se dessine, bien au-delà de la simple perte de poids : ce médicament pourrait devenir une avancée majeure dans la prise en charge des maladies hépatiques, et notamment de la stéatohépatite non alcoolique, plus communément appelée NASH.
Un essai clinique qui change la donne
La véritable révolution réside dans une étude récemment publiée dans le New England Journal of Medicine. Dirigée par le professeur Arun Sanyal (Virginia Commonwealth University) et le docteur Philip Newsome (King’s College London), elle a suivi plus de 800 patients atteints de NASH avec fibrose. Pendant 72 semaines, ces volontaires ont reçu soit une injection hebdomadaire de semaglutide, soit un placebo. Les résultats s’avèrent particulièrement marquants :
- 62,9 % des patients traités par semaglutide ont connu une résolution complète de leur NASH, contre seulement 34,3 % dans le groupe placebo.
- L’amélioration simultanée de la maladie et de la fibrose s’observe chez 32,7 % des patients sous semaglutide (contre 16,1 % pour le placebo).
Au passage, les participants perdaient aussi du poids – un facteur bénéfique reconnu pour la santé hépatique.
Derrière l’enthousiasme : prudence et perspectives
Pourquoi ce possible changement est-il si attendu ? Jusqu’ici, les malades se voyaient surtout recommander d’améliorer leur hygiène de vie. Or, perdre suffisamment de poids reste souvent difficile et ne suffit pas toujours face à une inflammation ou à une fibrose déjà avancées. L’arrivée potentielle d’un traitement médicamenteux constituerait donc un tournant pour nombre de patients livrés à eux-mêmes.
Cependant – et il faut insister sur ce point – le semaglutide n’a pas encore reçu d’autorisation spécifique pour traiter la NASH ou d’autres maladies hépatiques. Actuellement approuvé uniquement dans le diabète de type 2 et l’amaigrissement, ce médicament présente aussi des effets indésirables potentiels (nausées, constipation, risques pancréatiques ou biliaires). Il ne saurait donc être envisagé comme une solution universelle à ce stade.
Avenir thérapeutique ou simple promesse ?
En attendant une éventuelle validation réglementaire pour cette indication précise, l’engouement autour d’Ozempic doit rester mesuré. Comme toujours dans ces situations médicales complexes, seuls les professionnels sauront évaluer au cas par cas. Mais indéniablement, l’arrivée du semaglutide sur ce terrain redonne espoir à ceux qui font face à une maladie du foie jusqu’ici orpheline de traitement reconnu.