Lyon : 4 000 euros d’amende pour un pharmacien ayant vendu des masques réquisitionnés
Il a été interpellé deux fois pour avoir vendu des masques réquisitionnés par l’Etat et destinés aux personnels soignants.
C’est lors du premier confinement, au mois de mars 2020, qu’un pharmacien lyonnais s’est rendu coupable d’avoir vendu des masques de protection contre le coronavirus aux particuliers, alors que l’Etat avait demandé qu’ils soient mis de côté à destination des personnels soignants. A l’époque, il fallait en effet faire face à la pénurie de masques. Mardi, le tribunal correctionnel l’a condamné à 4 000 euros d’amende, dont 2 000 avec sursis.
3 000 euros de dommages et intérêts
Cette peine est assortie de 3 000 euros de dommages et intérêts à verser à l’Ordre national des pharmaciens. Sophie Taupin, procureure, a regretté dans son réquisitoire : “Si le principe de solidarité n’est pas respecté par un professionnel de santé, je me demande comment on va s’en sortir (…) Ce qui fait froid dans le dos, c’est qu’un pharmacien ce n’est pas un épicier, c’est le docteur des médicaments, c’est une responsabilité lourde”. Il encourait encourait six mois d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende pour le récent délit de “violation d’un décret de réquisition par la vente de masques de protection”.
Un premier rappel à l’ordre
Le 7 mars, au début de la première vague de l’épidémie, le professionnel avait déjà fait l’objet d’un rappel à l’ordre. Il s’était alors défendu en arguant ne pas être au courant du décret de réquisition. Mais la procureure évoque la poursuite du commerce illégal du stock par le pharmacien, du 10 au 21 mars : “Quelques jours après le décret, on peut tolérer une forme d’incompréhension, mais recommencer après un rappel à l’ordre, on ne peut pas l’entendre”.
“On était dépassé par les événements”
“Il a bafoué la profession”, a indiqué la défenseure du conseil national de l’Ordre des pharmaciens lors de l’audience. Quant au pharmacien, qui a été placé sous contrôle judiciaire avec une interdiction professionnelle qui a duré deux mois, il s’est ainsi défendu : “On n’a pas cherché à se faire de l’argent. Je n’aurais jamais dû accepter de vendre ces masques. Les gens avaient besoin de masques. On avait du stock, qu’est-ce qu’on devait faire ?”. D’après lui encore, il fallait répondre à l’angoisse ressentie par ses clients habituels : “On était dépassé par les événements”. Une procédure disciplinaire est aussi en cours auprès de l’Ordre.