Lyon : Trois mois de prison avec sursis pour deux frères ayant organisé la fête illégale des quais de Saône
Une peine assortie de 300 euros d’amende pour l'organisation de cette fête le 30 mars dernier. La défense juge le verdict "trop sévère".
Mardi, vers 22 heures, le tribunal correctionnel de Lyon a débuté l’examen de l’affaire de la fête sauvage des quais de Saône à Lyon du 30 mars dernier. Trois cents personnes s’y étaient rassemblées à l’appel de deux frères originaires de Normandie. Ils ont écopé de trois mois de prison avec sursis, 300 euros d’amende et leur association est condamnée à 1 500 euros d’amende.
Un arrêté préfectoral contourné
Ce sont environ 300 personnes qui s’étaient réunies ce jour, quai de la Pêcherie dans le 1er arrondissement lyonnais, dansant et buvant pendant deux heures. Et ce, malgré les arrêtés de la préfecture prohibant la consommation d’alcool sur la voie publique et les rassemblements de plus de six personnes.
Une peine jugée “sévère”
Mélanie Sanzar, avocate des mis en cause, a ainsi commenté la décision qui venait d’être rendue aux alentours de minuit : “A mon sens, c’est une peine bien trop sévère au regard des peines prononcées dans d’autres villes et au regard de la personnalité de mes clients”. Selon elle, l’erreur de jeunesse, l’envie de retrouve un peu d’une vie normale auraient dû entraîner des travaux d’intérêt général, au pire.
Des frères qui ne sont “pas des rebelles”
20Minutes rapporte les propos de l’avocate, qui souligne que Léo et Arthur ne “sont pas des rebelles”. L’un suit des études en master qualité, hygiène, sécurité, environnement quand son frère, titulaire d’un CAP de cuisine, suit actuellement une formation en vue de devenir régisseur de spectacles. Durant l’audience, l’un des frères tente de justifier : “L’idée était de ramener un peu de monde. On avait déjà organisé ce type d’événement dans un parc mais cela n’avait pas attiré plus de 20 personnes”. Son frère admet quant à lui : “Cela n’avait jamais pris une telle ampleur. On s’est laissé déborder”.
Un “bras d’honneur aux efforts engagés”
Mais ces profils bas n’émeuvent pas le président du tribunal, qui objecte : “J’ai surtout l’impression que vous avez cherché à faire un gros bras d’honneur aux efforts engagés par tout le monde”. Interrogé sur les raisons qui les ont poussés à ne pas tout faire pour stopper l’événement, le plus jeune répond : “On était pris par l’engouement. On s’est laissé porter par l’euphorie. C’était un moment de vie, de sourire, de folie, de liberté”. Il n’en fallait pas plus à l’avocate générale pour bondir : “Votre petite blague a duré plus de 2h15. Ce rassemblement était illégal et immoral. Il est méprisant à l’égard des personnes qui sont décédées de ce terrible virus, de celles qui sont encore hospitalisées. Il est méprisant à l’égard des personnels soignants qui sont à bout et de tous ceux qui agonisent socialement”. Ce à quoi leur avocate répond : “Ils n’avaient pas de réelles intentions de braver l’interdit, ni de faire un pied de nez à l’autorité. Il n’y a aucune revendication de leur part. C’était juste pour retrouver un semblant de normalité, un instant de vie…”.