Macron “tout à fait favorable” à la levée des brevets sur les vaccins
Dans la foulée du président Biden, son homologue français estime qu'il faut "faire de ce vaccin un bien public mondial".
Alors qu’il inaugurait ce jour un vaccinodrome géant du Parc des expositions à Paris, Emmanuel Macron s’est dit favorable à la levée de la propriété intellectuelle liée aux vaccins, emboîtant ainsi le pas à Joe Biden. Dans la matinée, l’Union européenne indiquait qu’elle était “prête à discuter” de cette éventualité.
Le vaccin, “un bien public mondial”
Le président français a ajouté que “Oui, nous devons évidemment faire de ce vaccin un bien public mondial”. Le plus urgent selon lui est le “don de doses” et “de produire en partenariat avec les pays les plus pauvres”. Le 23 avril dernier, il s’était montré défavorable à la levée immédiate des brevets, préférant prioriser le transfert de technologie. Le but de la levée des brevets est l’accélération de la production de doses, tout comme leur distribution, a indiqué ce jour Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Pour l’heure, elle a appelé “tous les producteurs de vaccins à autoriser l’exportation et à éviter toutes les restrictions susceptibles de perturber les chaînes d’approvisionnement” pharmaceutiques.
La “décision historique” de Biden
Retour aux Etats-Unis, où la représentante américaine au Commerce Katherine Tai a indiqué pour appuyer ce souhait de la levée des brevets, qu’“Il s’agit d’une crise sanitaire mondiale, et les circonstances extraordinaires de la pandémie du Covid-19 appellent à des mesures extraordinaires”. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a salué une “décision historique”. Mais la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA) est loin d’être enthousiaste, loin s’en faut. Par voie de communiqué, elle fait savoir : “Nous sommes totalement en phase avec l’objectif que les vaccins anti-Covid 19 soient rapidement et équitablement partagés dans le monde. Mais comme nous n’avons de cesse de le dire, une suspension est la réponse simple mais fausse à un problème complexe. Suspendre les brevets ne va pas augmenter la production ou fournir les solutions pratiques dont on a besoin pour combattre cette crise sanitaire mondiale”.