Minicrédits : l’UFC-Que choisir dénonce “Une exploitation de la misère intolérable”
Trois plaintes pour "pratiques commerciales trompeuses" à l'encontre d'autant d'organismes de minicrédits sont déposées par l'association de défense des consommateurs.
L’UFC-Que choisir est toujours sur la brèche. Après une action de groupe contre Canal +, l’association de défense des consommateurs annonce le dépôt de trois plaintes contre trois organismes de minicrédits. Le motif ? “Pratiques commerciales trompeuses”. Alain Bazot, président de l’UFC-Que choisir, dénonce une “déferlante incontrôlée” de ces pratiques sur Internet. Les sociétés concernées par ces plaintes sont Bling, Cashper et Floabank. Ce que reproche l’association, c’est une opacité des tarifs et des taux d’intérêts réels, lesquels peuvent se révéler 100 fois supérieurs aux taux d’usure.
Des taux d’intérêts “hallucinants”
“Ces organismes sont là comme des vautours”, résume Alain Bazot à l’antenne d’Europe1. Matthieu Robin, en charge du secteur banque-assurance au sein de l’UFC, résume avec des chiffres qui donnent le vertige, cette fois sur franceinfo : “Il va y avoir des discours très bienveillants qui sont proposés pour indiquer que le crédit va permettre de préserver la santé financière des consommateurs, qui va présenter le crédit comme un jeu de grattage anodin. On peut obtenir un crédit de façon très facile. C’est l’accumulation de ces mini crédits qui pose problème. On va avoir des taux d’intérêts implicites qui sont de plus de 2 234%, c’est 100 fois supérieur au taux d’intérêt des crédits à la consommation classiques”.
Une crise sanitaire qui favorise ces crédits
Et il n’y a rien d’illégal, étant donné qu’en-dessous de 200 euros, ces prêts sont considérés comme des facilités de caisse et de trésorerie, et non comme des crédits à la consommation. Justement, Matthieu Robin aimerait que cesse ce vide juridique : “C’est l’objet de notre alerte aujourd’hui, demander au législateur européen de mettre un terme à ces passe-droits. On voit des dérives très, très graves et qui ne permettent pas au consommateur d’être bien informés du risque de ces crédits”. Toujours à franceinfo, il précise quel type de consommateurs est visé : “Les jeunes, les consommateurs précaires, et ceux qui sont fichés à la Banque de France, qui ont des difficultés à souscrire un crédit”. Et il conclut, pointant un manque cruel d’information : “Ces entreprises n’indiquent pas au consommateur le taux d’intérêt comprenant l’ensemble des frais pour avoir le crédit dans les 24 heures. Les consommateurs ne sont pas informés des tarifs astronomiques de ces minicrédits et peuvent faire des choix peu intéressants pour eux”.
#VigilanceConso n°15 – #Minicrédits : compte tenu de l'opacité des tarifs dissimulant des taux d’intérêts réels jusqu’à cent fois supérieurs au taux d’usure, l'@UFCquechoisir dépose trois plaintes pour pratiques commerciales trompeuses
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