Montagne : le secteur des commerces de ski et des fabricants a déjà perdu un milliard d’euros
Et la filière estime que "le pire est encore à venir". La saison d'hiver s'achève avec un recul du chiffre d'affaires de 73% par rapport à la saison précédente.
Saison noire sur neige blanche pour l’ensemble des commerces de ski et des fabricants. Avec l’arrêt des remontées mécaniques, le secteur a perdu un milliard d’euros et pour Virgile Caillet, le délégué général de l’Union sport et cycle (USC), “le pire est à venir”. En conférence de presse, celui qui représente le syndicat du secteur a ajouté que “la situation est critique”. Cette saison d’hiver qui se termine affiche un recul du chiffre d’affaires de 73% par rapport à la saison 2018-2019, d’après l’estimation de l’USC, laquelle dit représenter 1 200 commerces de montagne et 90% du marché des équipements de ski. Julien Gauthier, vice-président de l’USC et directeur du développement des magasins Skiset, ajoute que “ça vient se cumuler avec la perte d’activité de 17% de l’année dernière”, avec le début du premier confinement.
Un tiers des commerces “en urgence absolue”
“Sur ces deux exercices, c’est quasiment une année de chiffre d’affaires qui a disparu” précise-t-il. Et il estime que les différentes aides de l’Etat perçues par les magasins représentent seulement 5% de l’activité. D’après l’USC, un tiers de ces commerces voient leur trésorerie en “urgence absolue”. Car s’il s’agit d’une filière où la majeure partie du chiffre est pendant la saison hivernale, les charges s’étendent sur toute l’année.
Des fournisseurs pas mieux lotis
Bruno Cercley, PDG du groupe Rossignol et leader du marché du matériel en France, ne dit pas autre chose : cette situation “nous tue”. En effet, les commerces n’ayant que très peu loué ou vendu d’articles, ceux-ci vont moins renouveler leur stock. Les chiffres de vente du matériel de sport d’hiver en France étaient environ 60 millions d’euros en 2019, 26 millions en 2020 et vers 18 millions en 2021. Avec des charges fixes stables, “faire tourner des usines dans ces conditions-là, c’est complètement impossible”, estime-t-il, ajoutant que “le fond de solidarité, c’est juste une blague”. L’Union sport et cycle indique vouloir “hausser le ton” face au gouvernement et demander le prolongement du fonds de solidarité et de l’activité partielle jusqu’au mois de décembre 2021.