Moro-Sphinx : le papillon ressemblant à un colibri qui butine dans nos jardins, Explication
Ce minuscule lépidoptère, que l'on rencontre fréquemment, se déplace à une allure effrénée et se nourrit en utilisant sa grande proboscis tout en volant en stationnaire, similaire en cela au célèbre colibri.
Le Sphinx du caille-lait : Un papillon aux allures de colibri
Le nom de moro-sphinx pourrait ne pas vous être familier, mais peut-être avez-vous déjà croisé la route de ce petit papillon aux comportements surprenants. Également désigné sous le nom de Macroglossum stellarum, ou encore sphinx colibri, il est aisément reconnaissable par son envergure de 4 à 5 centimètres et ses habitudes de vol particulières.
En effet, le moro-sphinx a la particularité de butiner en plein vol, grâce à une longue trompe. Un comportement qui lui vaut son appellation de Macroglossum, soit “longue langue” en grec. Cette habitude de butiner en vol stationnaire est commune à de nombreux sphinx, la famille des Sphingidae à laquelle il appartient. Cependant, comme l’a souligné Nicolas Moulin, entomologiste, dans une interview pour directs.fr, le moro-sphinx se distingue par sa présence diurne, contrairement à la majorité de ses congénères.
Un vol à la vitesse déconcertante
Le moro-sphinx est capable d’atteindre des pointes de vitesse allant jusqu’à 50 km/h, maintenant une vitesse de croisière aux alentours des 40 km/h. Pour comparaison, une mouche vole à peine à 8 km/h. En dehors de ses capacités de vol, ce papillon se caractérise par son corps trapu et velu, arborant des nuances de brun, de noir et de blanc.
Si vous avez un jardin fleuri de lavandes ou de sauges, vous avez probablement déjà noté sa présence durant l’été. En raison de la fréquence élevée de battement de ses ailes, le moro-sphinx doit se nourrir constamment. Il est également réputé pour migrer vers des zones plus chaudes durant l’hiver, comme l’Afrique du Nord ou l’Asie.
Un acteur majeur de la biodiversité
Malgré son rôle crucial dans la pollinisation, le moro-sphinx n’est pas une espèce en voie d’extinction. Comme le souligne Nicolas Moulin, “toute la biodiversité est en danger en ce moment”, mais ce papillon trouve sa source de nourriture principale, le gaillet, en abondance. Cependant, celui-ci pourrait être menacé par son statut de “mauvaise herbe”, susceptible de conduire à sa destruction.
Le moro-sphinx, en tant qu’insecte butineur, joue un rôle essentiel dans la reproduction des fleurs. De plus, contrairement aux abeilles qui peuvent piquer lorsqu’elles se sentent menacées, le moro-sphinx est totalement inoffensif pour l’être humain. Sa seule réponse face au danger est de prendre la fuite.
Un cycle de vie fascinant
Chaque année, le moro-sphinx pond environ 200 œufs, principalement sur les fleurs des gaillets. Après l’éclosion, les chenilles, reconnaissables à leur corne abdominale, mènent une vie indépendante avant de se transformer en cocon pour une durée d’un mois. Ce cycle de vie continue ainsi, permettant à cette espèce de papillon de prospérer et de contribuer à la biodiversité.