Néonicotinoïdes : Hulot exhorte les députés à “ne pas voter cette loi”
L'examen du projet de loi controversé visant à réautoriser temporairement ces insecticides pour sauver la filière de la betterave sucrière débute aujourd'hui.
“Prolonger l’usage des néonicotinoïdes pour la filière de la betterave, alors que leur interdiction a été votée en 2016, ce n’est pas une solution”, a indiqué au Journal du Dimanche Nicolas Hulot. C’est à partir de ce jour que l’Assemblée nationale examine le projet de loi visant à cette réautorisation, encadrée mais néfaste pour les abeilles. De fait, l’ancien ministre de l’Ecologie appelle “les députés à ne pas voter” ce texte.
La sauvegarde d’une filière
Pour le gouvernement, l’objectif est de venir en aide à une filière employant 46 000 personnes dont 25 000 agriculteurs. Il se trouve que dans plusieurs régions, les betteraves issues de semences peuvent être atteintes de “jaunisse” à la faveur de pucerons. Et le secteur se dit démuni, sans alternatives à ces néonicotinoïdes. Pour autant, Nicolas Hulot reconnait : “on ne peut pas laisser ce secteur au bord de la route”. Il suggère alors : “Ma fondation a estimé les pertes pour cette année à 77 millions d’euros pour les betteraviers. Indemnisons-les en échange de la mise en place de pratiques : allongement des rotations, réintroduction des haies…”.
“Je ne jette pas la pierre” à Pompili
En 2016, Barbara Pompili, qui n’était pas encore l’actuelle ministre de la Transition écologique, avait soutenu l’interdiction des néonicotinoïdes. Si cette dernière est désormais en faveur de leur réautorisation, son prédécesseur assure : “Je ne lui jette pas la pierre. J’ai été dans des situations identiques en ayant à gérer des injonctions contradictoires”. Au Journal du Dimanche, il a en outre tenu à commenter la petite phrase d’Emmanuel Macron au sujet de la 5G et des Amish. Selon lui, ce parallèle n’était “pas utile […] Au moment où l’Amazonie est en feu et où la banquise fond comme neige au soleil, un peu d’humilité ne ferait de mal à personne”.