Notre-Dame de Paris : la Cour des comptes réclame de la transparence sur l’usage des dons
Le rapport soulève des incohérences, une partie de l'argent aurait été utilisée à d'autres fins que les travaux pour sa restauration. Une enquête administrative est demandée.
Mercredi, la Cour des comptes a rappelé que les dons pour la restauration de Notre-Dame doivent intégralement être alloués au chantier, et ne doivent plus en partie financer le fonctionnement de l’Etablissement public. Pierre Moscovici, président de la juridiction financière, incite le ministère de la Culture à attribuer la totalité des 825 millions d’euros de dons et promesses de dons aux seuls travaux.
5 millions de frais de fonctionnement
En effet, cinq millions d’euros ont été dépensés pour la gestion de l’établissement public qui supervise la reconstruction de l’édifice, entre autres pour sa communication. 640 millions d’euros concernant des promesses de dons, Pierre Moscovici craint que des donateurs fragilisés par la crise sanitaire en viennent à se rétracter. Il demande l’ouverture d’une enquête administrative visant à débrouiller les “responsabilités enchevêtrées” entre l’Etat, le Centre des monuments nationaux et l’évêché.
“Insuffisante vigilance” et “défaillance” éventuelle
Le président de la Cour des comptes estime que “L’éclatement (des responsabilités) qui tient au double statut de Notre-Dame (à la fois monument public et église) a pu contribuer à la mauvaise anticipation. Nous ne comprenons pas que le ministère de la Culture n’ait pas engagé une enquête administrative” afin d’étudier les causes des dysfonctionnements dans les années précédent l’incendie. Il cite une “insuffisante vigilance” et “défaillance” éventuelle alors que la flèche de Notre-Dame était en cours de restauration. Selon lui, le but est d’“éviter que ça se reproduise” dans les 96 autres cathédrales propriétés de l’Etat. Il ajoute : “Nous avons donc besoin d’une clarification, d’une mise à plat, sans attendre la réouverture” de la cathédrale prévue en 2024.