Obsolescence programmée : l’association HOP épingle les téléviseurs
Halte à l'obsolescence programmée (HOP) dénonce les "failles de la durabilité" de ces produits et le gaspillage "délétère" pour le consommateur et l'environnement.
HOP a publié une enquête ciblant particulièrement les téléviseurs. Selon l’association luttant contre l’obsolescence programmée, la “durée d’usage des téléviseurs se situerait autour de 7 ans et demi, contre les 11 ans espérés par les consommateurs”. Manque de fiabilité et de “démontabilité”, “composants sous-dimensionnés”, “mises à jour incompatibles” participent au changement fréquent d’appareil.
Huit réparateurs interrogés
Pour les besoins de cette enquête, huit réparateurs ont été interrogés et ils dénoncent de nombreux freins à la réparation, comme la difficulté d’accès aux pièces détachées, l’indisponibilité des pièces détachées, les difficultés de démontage, l’indisponibilité des schémas et notices de réparation, rapporte franceinfo. La réparation des diodes LED est compliquée, et le coût s’en ressent, pointe l’association. En outre, l’indice de réparabilité en vigueur depuis janvier 2021 tourne autour de 6,8/10 “avec des écarts forts entre les modèles (…) Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur l’indice de réparabilité, mais ses premiers résultats sont déjà intéressants et doivent inciter à rendre leurs produits plus réparables”.
Une obsolescence également esthétique
Et ce n’est pas tout. Hors problèmes techniques, les consommateurs peuvent être désireux de passer à un appareil de meilleure qualité, conférant une meilleure image. Une personne interrogée sur trois a indiqué en avoir changé alors qu’il fonctionnait encore. Les auteurs de l’enquête pointent que ces achats ont été réalisés “à l’occasion de campagnes de promotions parfois trompeuses”. Cette course à l’innovation n’est pas sans conséquence, rapporte HOP à franceinfo : “À l’échelle de la France, garder son téléviseur pendant neuf ans au lieu de huit permettrait une économie de plus de 1,7 million de tonnes d’équivalent CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Lyon”. Ainsi, “l’innovation durable, la réparation, le réemploi, la seconde main font de la durabilité et de la réparabilité des produits un vecteur d’emplois non délocalisables et compatibles avec la transition écologique”. HOP en appelle aux industriels, afin qu’ils se tournent vers une éco-conception des produits.