“Obsolète”, le projet d’extension de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle est abandonné
La lutte contre le réchauffement climatique a sonné le glas pour ce projet dont le coût était estimé entre 7 et 9 milliards de dollars.
C’est la ministre de la Transition écologique qui l’a indiqué au Monde. Le gouvernement a demandé au gestionnaire des aéroports de Paris, Groupe ADP, et dont l’Etat est l’actionnaire majoritaire, “d’abandonner son projet et de lui en présenter un nouveau, plus cohérent avec ses objectifs de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement”. Il s’agissait du projet d’extension de Roissy-Charles de Gaulle, qui est donc désormais considéré comme “obsolète” à l’heure du réchauffement climatique.
Un chantier gigantesque
Avec cette extension c’est un total de 40 millions de passagers chaque année qui aurait pu transiter, à l’horizon 2037, par l’aéroport du nord parisien. Mais barbara Pompili estime donc que “c’est un projet obsolète, qui ne correspondait plus à la politique environnementale du gouvernement et aux exigences d’un secteur en pleine mutation, tourné vers l’avion vert de demain”. D’après le quotidien, “le gouvernement demande désormais à Groupe ADP de proposer un tout autre projet, qui ne sera pas centré sur l’accroissement des capacités de Roissy”.
“Une utilisation plus raisonnée de l’aérien”
La ministre résume ainsi le fond de cette décision : “Nous aurons toujours besoin des avions, mais il s’agit d’être dans une utilisation plus raisonnée de l’aérien, et d’atteindre une baisse des émissions de gaz à effet de serre du secteur”. Le projet a été poussé dans la tombe à la faveur de plusieurs éléments. D’abord pendant l’été 2020, quand L’autorité environnementale – Conseil général de l’environnement et du développement durable avait observé une “équation à résoudre” entre augmentation des vols, de la circulation routière et le respect des objectifs français en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette équation n’était “pas décrite ni posée de manière complète”. Et puis, la pandémie de Covid-19 a fait chuter le trafic aérien, projetant une ombre sur la validité des projections sur l’accroissement continu des flux de voyageurs. Le ministre délégué aux Transports jugeait alors que “Les extensions de capacité à Roissy aujourd’hui paraissent être un pari audacieux”.