Paris : deux ans avec sursis pour un patron accusé de « revenge porn »
L'homme envoyé des e-mails contenant des photographies dénudées de l'une de ses employées, avec laquelle il avait eu une liaison.
Tout a commencé en 2019, quand la directrice des ressources humaines d’une entreprise de conseil en ingénierie vient d’accepter un poste ailleurs. C’est alors qu’un appel anonyme et trois e-mails annonçant sa relation adultère avec son patron, de 2017 à 2019, sont envoyés à son mari, qu’elle avait déjà mis au courant, ainsi qu’à son entourage. En quelques mois, pas moins de 2 000 personnes, qu’il s’agisse d’anciens ou nouveaux collègues, parents d’élèves de l’école des enfants, etc. ont reçu des photos de la victime, dénudée, ou encore des messages soit-disant écrits par les enfants du couple et qui relatent l’adultère. Dans cette affaire de « revenge porn« , l’homme a écopé de deux ans de prison avec sursis.
« C’était plus fort que moi »
A la barre, le mis en cause avait déclaré : « C’était plus fort que moi. Ce qui m’aidait à tenir, c’est qu’elle partage ma douleur ». Aujourd’hui directeur général dans un autre groupe d’ingénierie, il avait plaidé une crise de folie dépressive consécutive de sa rupture d’avec la plaignante.
« Il a voulu me détruire »
A l’AFP, et à l’issue du procès, la victime a indiqué : « Il a voulu me détruire personnellement et professionnellement. Ça a été insupportable pour cet homme tout-puissant d’avoir une femme qui lui dit ‘non’. C’est d’ailleurs quand j’ai dit ‘non, c’est fini’ que tout a commencé. J’ai voulu qu’il soit jugé à la hauteur des faits commis, pour que d’autres femmes ne soient pas victimes de cette violence abjecte et aussi pour retrouver ma dignité en tant que victime ». À ses côtés, son mari témoigne : « Des femmes seraient allées jusqu’au suicide face à cette violence ».