Paris : La préfecture de police interdit la manifestation pro-Palestine prévue samedi
A tous les préfets, le ministre de l'Intérieur exhorte par ailleurs à "anticiper les risques de débordement".
Jeudi 13 mai, Gérald Darmanin a justifié sa décision d’interdire la manifestation pro-Palestine devant se dérouler samedi à Paris en rappelant les “graves troubles à l’ordre public” qui “furent constatés en 2014″ à une occasion similaire. Plus tôt, le ministre postait sur Twitter : “J’ai demandé au Préfet de police d’interdire les manifestations de samedi en lien avec les récentes tensions au Proche-Orient”.
Vigilance et fermeté demandées aux préfets
En outre, il a précisé que “consigne a été donnée aux préfets d’être particulièrement vigilants et fermes”. Il leur demande également de “mobiliser les services de renseignement” dans le but d’“assurer le suivi de ces mouvements” et d’“anticiper les risques de débordement”. Et ils ne doivent “pas hésiter” à “interdire” les manifestations si leurs déclarations sont “hors délai”, représentent un risque de “troubles à l’ordre public” ou ne “respectent pas les règles de l’état d’urgence sanitaire”.
Une interdiction condamnée
Pour Walid Atallah, de l’Association des Palestiniens en Ile-de-France, “En interdisant cette manifestation, la France montre sa complicité avec l’Etat d’Israël, qui veut interdire toute manifestation de soutien aux droits des Palestiniens, qui subissent l’occupation, la colonisation et les bombardements”. Le responsable associatif indiquait hier sa volonté de déposer aujourd’hui “un recours en référé-liberté au tribunal administratif” dans le but de casser cette interdiction. Ce matin sur France 2, Eric Coquerel de La France Insoumise s’est interrogé : “Pourquoi c’est le seul type de manifestation qu’on interdit ?”. Il ajoute qu’“Il y a eu plein de manifestations de solidarité pour les Palestiniens et pour le processus de paix qui se sont très bien passées”, et que “les débordements qu’on peut condamner” dans d’autres manifestations ne conduisent pas à leur interdiction.