Pays-Bas : des travaux de 20 ans pour éviter l’effondrement d’Amsterdam sous son propre poids
Les parois des canaux menacent de s'effondrer, et le budget alloué à ces grands travaux de solidification est estimé à 2 milliards d'euros.
Trous dans les rues, fondations des bâtiments affaiblies, dégâts sur les ponts qui enjambent les rives des canaux… Amsterdam a l’âge de ses artères, et ces dernières sont vétustes. Bâtie sur un marécage, la capitale des Pays-Bas se trouve sous le niveau de la mer et les millions de pilotis en bois qui servent de fondations datent du XVIIe siècle. Il se trouve que la moitié des 1 700 édifices doivent faire l’objet de travaux, et les spécialistes ont évalué à 200 kilomètres la longueur totale des parois de canaux menaçant de céder.
Deux milliards d’euros de travaux
Et si les parois des canaux cèdent, immeubles et passants sont potentiellement concernés. Seulement, le budget initial de 2 milliards d’euros pourrait fort bien être dépassé, et les travaux vont considérablement changer l’aspect de cette ville très densément peuplée, et cela pour vingt ans. Sans compter que les parois et les ponts concernés hébergent des câbles électriques, téléphoniques et Internet, compliquant alors la tâche.
Une “catastrophe” évitée
Egbert de Vries, conseiller municipal en charge de l’ensemble du projet de rénovation, a mesuré l’ampleur de l’urgence au New York Times : “En continuant ainsi, nous allions droit à la catastrophe”. S’il loue la qualité des pilotis du XVIIe siècle, il compare : “À l’époque, ils étaient conçus pour supporter le poids de chevaux et de charrettes, pas celui de bétonnières de 40 tonnes et d’autres types d’équipement lourd”. Et les propriétaires de péniches de déplorer leur “déménagement” express, à l’instar de celui-ci : “Certaines péniches seront temporairement placées en plein milieu du canal. Pour d’autres, il est possible que leurs bateaux ne rentrent plus après la mise en place des systèmes de support des murs (…) C’est un gâchis gigantesque. À l’heure actuelle, ils construisent à raison de 2 kilomètres par an et 200 kilomètres doivent être réparés. Cela pourrait prendre un siècle”.