Au début du confinement, les hospitalisations pour crise cardiaque ont chuté de 30%
Plusieurs raisons expliquent ce surprenant constat d'une étude française, et dont les résultats ont été publiés dans la revue The Lancet.
C’est un fait : le nombre d’admissions à l’hôpital pour crise cardiaque a baissé de près d’un tiers en France, au début du confinement. 21 établissements de santé ont participé à l’étude menée par des chercheurs français, les données recueillies concernaient les 4 premières semaines du confinement, et les 4 semaines le précédant.
Pas d'”effet rebond”
Ainsi, de 686 durant les quatre semaines avant le confinement, les hospitalisations sont passées à 481 après. Et cette baisse brutale des premiers jours du confinement n’a pas connu d'”effet rebond” par la suite. Pour les auteurs de l’étude, la crainte de se rendre à l’hôpital, en raison de la contagiosité forte du virus : “Cette inquiétude pourrait avoir été amplifiée par le message global adressé aux gens pour qu’ils restent chez eux. Ou d’ajouter de la pression pour les médecins et infirmières en ces temps difficiles”.
Pollution, stress…
Nicolas Danchin, cardiologue à l’hôpital européen Georges-Pompidou et auteur principal de l’étude, explique encore à France Inter que la chute rapide de la pollution peut aussi être évoquée, car “on sait que la pollution de l’air peut déclencher des infarctus du myocarde”. Et ce n’est pas tout, selon le spécialiste : “Les autres hypothèses, c’est qu’il y a eu réellement une baisse des survenues d’infarctus du myocarde, et pas seulement des hospitalisations pour infarctus parce que les gens étaient confinés, chez eux, donc ne faisaient plus d’efforts violents. Il y avait peut-être moins de stress professionnel pour certaines personnes”. Enfin, les auteurs ont observé que cette chute des hospitalisations pour infarctus était homogène dans le pays, que les hôpitaux analysés soient en état de saturation ou non.