Piratage : manque à gagner d’un milliard d’euros pour l’audiovisuel et le sport en 2019
L'étude dévoilée par la Hadopi estime que 12 millions de Français sont concernés par le contenu illicite.
La Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) a hier rendu public les résultats d’une étude qui pointe que 12 millions de Français consomment de façon illicite des contenus sportifs et audiovisuels. Le manque à gagner pour ces secteurs représenterait 9% du marché global de 11,6 milliard d’euros, soit 1,03 milliard. L’enquête a été réalisée par le cabinet de conseil PMP et se base sur des données recueillies par Médiamétrie auprès de plus de 2500 internautes en janvier 2020.
La destruction potentielle de 2 650 emplois
Dans le détail, ces pertes touchent la vente physique (pour 310 millions d’euros) et la vente d’abonnements à la télévision payante (260 millions d’euros). Les finances publiques sont aussi privées de quelque 320 millions d’euros de recettes fiscales (TVA, charges sociales et patronales, impôt sur les sociétés et sur le revenu). Ainsi, le piratage pourrait équivaloir à la destruction de 2 650 postes dans les secteurs concernées. Des filières, rappelle le président de la Hadopi, “déjà très fragilisées par les effets de la crise sanitaire”.
Les nouveaux mode de piratage, le défi de trop ?
Denis Repone ajoute que si “certaines pratiques de piratage ont drastiquement diminué” depuis la création de l’Hadopi en 2009, comme le téléchargement via les réseaux de peer-to-peer (P2P), d’autres “comme le streaming et le téléchargement direct, restent importantes” voire connaissent “une progression notable”, a ajouté Denis Repone. Il cite ainsi l’“IPTV illicite”, ou le “visionnage en direct” (streaming illégal). L’Hadopi appelle “ardemment” la “reprise de l’examen” des dispositions de lutte contre le piratage prévues par la réforme de l’audiovisuel, la première mouture ayant été abandonnée avec la crise sanitaire. Le texte prévoyait entre autres une fusion du CSA et de l’Hadopi dans une nouvelle autorité de régulation baptisée Arcom.