Pour Alain Fischer, “En termes d’immunité collective, il est logique de vacciner les enfants”
En outre, pour le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, le seuil de vaccination de 90% des adultes est "très difficile" à atteindre.
Alain Fischer a accordé un entretien à Libération, dans son numéro de lundi. Le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale réagit aux modélisations effectuées par l’Institut Pasteur, et d’après lesquelles il faudrait que plus de 90% des adultes soient vaccinés afin qu’un relâchement complet des mesures de contrôle soit envisageable à l’horizon de l’automne prochain. Mais selon M. Fischer, “Cela va être très difficile car il faut remplir plusieurs conditions, notamment l’adhésion de la population à la vaccination”.
Les “rôles des ambassadeurs”
De fait, il dit croire “aux rôles des ambassadeurs : leurs familles, ceux qui ont été vaccinés en début d’années, mais aussi leurs ‘pairs’, ceux qu’ils écoutent (célébrités, sportifs…), le système de ruissellement peut fonctionner”. Il faut en outre qu’il faut “tout faire pour que la vaccination devienne une norme sociale (…) Voilà notre futur principal enjeu. Je suis raisonnablement optimiste“.
Quid de la vaccination des enfants ?
En ce qui concerne la vaccination des enfants, l’Institut Pasteur soulignait que “Si seuls les adultes sont vaccinés, une épidémie importante est malgré tout attendue chez les enfants, contribuant à l’infection des parents et des grands-parents non protégés”. Pour Alain Fischer, “il est logique de vacciner les enfants” dans une optique d’atteinte de l’immunité collective. Il justifie : “Pour la grippe par exemple, les Britanniques et les Américains les vaccinent beaucoup. Pas tellement pour les protéger, car ils ne font pas de grippes sévères, mais pour limiter la diffusion du virus à leurs grands-parents. Ce n’est pas dans la philosophie de la vaccination française, mais on va devoir tendre vers cela pour le Covid”. Et il explique : “Cet été, on aura toutes les informations sur la sécurité des vaccins chez l’enfant, leur efficacité et éventuellement les doses nécessaires pour définir une politique de vaccination. Il me paraît plausible que l’on soit amené à proposer une éventuelle mise en pratique autour de la rentrée scolaire”.