Pourquoi la disparition d’Émile a-t-elle été requalifiée en enlèvement et séquestration?
Depuis la fin du mois de juillet, l'enquête judiciaire lancée concernant l'affaire du petit Émile, le jeune garçon porté disparu dans la région du Haut-Vernet, donne désormais le feu vert aux forces de l'ordre pour procéder à l'arrestation de potentiels suspects.
Clarification de la disparition d’Émile, l’enfant du Haut-Vernet ?
La fin du mois de juillet a vu un nouveau tournant dans l’affaire de la disparition du jeune Émile au Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Malgré l’absence d’une piste privilégiée pour expliquer la disparition de ce petit garçon de deux ans et demi, l’enquête judiciaire a évolué le 28 juillet 2023.
Le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, qui a reçu le dossier, a émis un « réquisitoire supplétif » pour requalifier l’affaire. Initialement ouverte le 18 juillet pour « recherche des causes de la disparition », l’information judiciaire se poursuit désormais pour « enlèvement et séquestration d’un mineur de 15 ans sans libération volontaire avant le 7ᵉ jour », indique le parquet le mardi 22 août à directs.fr.
Jean-Luc Blachon souligne que ces faits, de nature criminelle, sont passibles de 30 ans de réclusion criminelle.
Élargissement du champ d’action pour le juge et les enquêteurs
Quelle est la portée de cette requalification dans l’affaire Émile ? Est-elle le résultat d’éléments incriminants dans le dossier ? Sans donner plus de précisions, Jean-Luc Blachon insiste sur le fait que « toutes les pistes possibles continuent d’être envisagées et examinées ».
Il précise que ce changement de qualification a été effectué « afin de disposer d’un cadre juridique offrant une plus grande latitude en matière d’actes d’investigation ». En effet, lorsque l’instruction est ouverte pour « recherche des causes de la disparition », les enquêteurs, sous la direction du juge d’instruction, ne peuvent mener que les actions prévues par les articles 56 à 62 du Code de procédure pénale : perquisitions, auditions de témoins, saisies… Cependant, ils ne peuvent pas placer des suspects éventuels en garde à vue.
Un potentiel suspect dans le viseur ?
C’est ce que permet la requalification de l’information en « enlèvement et séquestration », affirme une source judiciaire à directs.fr. Selon cette source, « le juge d’instruction dispose désormais de nouvelles compétences et peut demander aux enquêteurs d’interpeller quelqu’un. Il est possible qu’il y ait un suspect en vue. »
Dans ce contexte, le nouveau cadre juridique permet également un déferrement devant un juge d’instruction en vue d’une mise en examen. Le procureur ne fait aucun commentaire à ce sujet et aucune arrestation n’a été effectuée depuis la disparition d’Émile. Toutefois, suite à de nouvelles recherches infructueuses effectuées fin juillet au Haut-Vernet, il est possible que la piste accidentelle soit écartée au profit de l’intervention d’un tiers.
Aucune nouvelle depuis le 8 juillet
Émile a disparu le samedi 8 juillet, vers 17h15, alors qu’il était chez ses grands-parents au Vernet, une petite commune située dans le massif des Trois-Évêchés. Il a été aperçu pour la dernière fois par des passants, seul, dans une rue en descente. Malgré une mobilisation importante des habitants, des secours et des forces de l’ordre dans les heures qui ont suivi, aucune information n’a permis de comprendre ce qui s’est passé.