Pourquoi Macron retarde-t-il la fermeture des centrales à charbon de cinq ans?
Emmanuel Macron, le président français, a proclamé que la France cessera totalement d'utiliser le charbon d'ici 2027. Il est à noter que déjà en 2017, il avait fait une promesse similaire, fixant alors la date de sortie du charbon pour 2022.
Tl;dr
- Emmanuel Macron annonce la sortie de la France du charbon d’ici 2027.
- Seules deux centrales à charbon sur quatre ont fermé, retard dû à des tensions électriques.
- Les centrales de Cordemais et Saint-Avold seront converties en centrales à biomasse.
- Greenpeace critique cette annonce, la qualifiant de “recul” en matière de transition énergétique.
La fin du charbon en France : une réalité pour 2027
« Une mesure très concrète », voilà comment le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la sortie définitive de la France du charbon à l’horizon 2027, lors d’un entretien avec TF1 et France 2. Cette mesure émane du conseil de la planification écologique tenu le 25 septembre 2023.
Un retard dans la mise en œuvre
Le chef de l’État n’a pas évoqué le fait qu’il avait déjà promis cette transition en 2017 pour 2022. En effet, la loi Énergie et Climat du 8 novembre 2019 prévoyait la fin des centrales à charbon pour 2022. Toutefois, sur les quatre centrales à charbon encore en activité à cette date, seules deux ont fermé leurs portes. La centrale de Saint-Avold a dû être rouverte temporairement suite à des tensions sur le réseau électrique en 2022-2023.
Conversion des centrales et critiques
L’avenir des centrales à charbon restantes, Cordemais et Saint-Avold, est déjà tracé. Elles seront converties à la biomasse, a précisé Emmanuel Macron. Greenpeace, quant à elle, a vivement critiqué cette annonce. Pour l’ONG, cette sortie du charbon en 2027 est un « recul » face à l’urgence climatique. Elle s’inquiète notamment de l’impact environnemental de la conversion à la biomasse.
Un choix contesté
La conversion a été préférée à une fermeture sèche pour permettre « d’avoir davantage de marge en termes de sécurité d’approvisionnement au moment des pointes hivernales ». Toutefois, cette décision suscite des interrogations, notamment sur la source de la biomasse utilisée. À Cordemais, le bois utilisé doit provenir de déchets tandis qu’à Saint-Avold, des essais sont prévus pour une substitution partielle du charbon par des pellets dès cet hiver.