Qu’ils soient des villes ou des champs, les oiseaux de moins en moins nombreux
123 espèces d’oiseaux les plus communes en France ont été suivies par des ornithologues bénévoles pendant trois décennies. Et le constat est alarmant.
Dans le cadre du programme de Suivi temporel des oiseaux Communs (STOC), entre 1989 et 2019, des ornithologues bénévoles ont dénombré les populations de 123 espèces d’oiseaux les plus répandues en France. Même s’il ne s’agit pas d’une surprise, il s’avère que les activités humaines sont à l’origine d’un effondrement de ces populations, et villes comme campagnes sont concernées.
Oiseaux : 43 espèces en déclin
Ainsi, le Muséum national d’histoire naturel (MNHN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et la Ligue de protection des oiseaux (LPO) dénombrent 43 espèces en déclin, une quarantaine stable et 32 en expansion. En ville, hirondelles ou moineaux friquet sont décrits “en fort déclin”, d’après un communiqué. Et ce, en raison de “l’artificialisation toujours plus forte”, de la pollution et des rénovations de bâtiments les privant d’endroits propices à la nidification. Et dans les champs, la situation n’est pas plus rassurante. Ainsi, “l’alouette des champs et les perdrix, ont perdu près du tiers de leurs effectifs en 30 ans”. Ici, le suspect tout désigné est “Le modèle agricole intensif développé après-guerre et encouragé par la PAC (qui) est en grande partie responsable, pour avoir fait disparaître ou transformé leurs habitats et pour avoir diffusé massivement des produits chimiques, dont les pesticides”. La situation en forêt est plus rassurante, avec une baisse des effectifs de 10% en 30 ans.
Ce que demandent les scientifiques
Les différents organismes signataires du communiqué souhaitent “des aides financières conditionnées scénarios verts qui doivent être développées dans le projet de la nouvelle Politique agricole commune”. LPO, MNHN et OFB demandent également “l’arrêt de l’utilisation massive et déraisonnée des pesticides, un soutien efficace à l’agroécologie, une réduction de l’artificialisation des sols […], un soutien à la stratégie nationale des aires protégées”. Et les scientifiques alertent sur la “fausse bonne nouvelle” que constitue l’augmentation de populations de certaines espèces plus adaptables, comme le pigeon ramier ou la mésange bleue; en effet, elle est le signe d’une “uniformisation de la faune sauvage”.