Rachida Dati épingle “l’amateurisme” du gouvernement en matière de sécurité
Dans un entretien accordé au Parisien et paru hier, l'ancienne garde des Sceaux critique notamment le projet de loi contre le séparatisme et la proposition de loi sécurité globale.
“Ce gouvernement, c’est l’amateurisme juridique et politique”, tance Rachida Dati dans un entretien au Parisien. L’actuelle maire du 7e arrondissement de Paris dénonce la remise en cause des “repères d’autorité”, une lutte contre les violences inefficace, et le risque d’une “surveillance généralisée”. Sur le terme de “violences policières” prononcé par Emmanuel Macron, elle estime que “le président de la République ne doit pas dire cela”, dans le sens où il “affaiblit l’autorité de la police. Il oublie aussi que les forces de sécurité sont épuisées et sont devenues le dernier rempart dans un pays où tous les repères d’autorité sont remis en cause”.
Les tweets de Darmanin
Alors que la veille de la parution de cet entretien, de nouvelles manifestations contre la proposition de loi “sécurité globale” se déroulaient cette fois sans incident important, Rachida Dati estime que “s’agissant des black blocs, les policiers et les préfets les connaissent. Il faudrait pouvoir les arrêter préventivement”. Pour l’ancienne garde des Sceaux, “l’amateurisme” du gouvernemental est illustré par “des mesures préventives qui ont été censurées par le Conseil constitutionnel, non pas sur le fond mais parce que leurs imprécisions ouvraient un champ trop large”. Et elle ironise sur “La politique de Gérald Darmanin” qui “se résume à faire des tweets en disant que les casseurs sont des ‘méchants’ !”.
“Une politique de peuplement”
En ce qui concerne trois décrets récents élargissant le fichage pour “atteinte à la sûreté de l’Etat”, l’ancienne ministre de la Justice estime que “le champ est très large, ce qui peut conduire à une surveillance généralisée. C’est plus facile de limiter un peu les libertés de tout le monde que de limiter fermement les libertés de ceux qui nous menacent”, relève-t-elle. Et le projet de loi contre le séparatisme ? Il “n’aura d’efficacité que si on arrive à casser les logiques communautaires”. Rachida Dati recommande “une politique de peuplement qui limite les effets d’accumulation de problèmes sociaux, ethniques et migratoires au même endroit”. Dans ce but, “il faut revoir les critères d’attribution des logements sociaux et la politique migratoire”.