Dupond-Moretti vise les “canailles qui diffusent le venin de la haine” en ligne
Dans le cadre du "projet de loi confortant les principes républicains", une des mesures entend lutter contre la haine et le harcèlement en ligne.
Invité par RTL mercredi matin, Eric Dupond-Moretti a été on ne peut plus clair : “Je veux que tous ceux qui diffusent la haine soient immédiatement déférés devant la justice”. Et dans le “projet de loi confortant les principes républicains” (anciennement nommé “projet de loi contre les séparatismes”), la haine en ligne tient une place particulière.
Un nouveau délit
Après le meurtre de Samuel Paty, un “nouveau délit de mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d’une personne permettant de l’identifier ou de la localiser” va ainsi être créé. Le ministre de la Justice indique ainsi : “Nous allons faire en sorte que ceux qui diffusent ce poison qu’est la haine en ligne soient immédiatement jugés devant le tribunal correctionnel dans le cadre d’une comparution immédiate”.
Un pôle spécialisé du parquet de Paris
Le garde des Sceaux rappelle qu’il est l’initiateur de la création, au sein du parquet de Paris, d’une plateforme “destinée à accueillir les plaintes qui auront fait l’objet d’une transmission par Pharos”. Pour rappel, Pharos (pour Plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements) est l’outil permettant aux internautes de signaler des contenus et comportements illicites repérés sur Internet.
“Les canailles qui diffusent le venin de la haine”
Et le ministre d’insister : “Celui qui diffuse sur son portable, se pensant dans l’impunité, des propos haineux, je veux qu’il comparaisse immédiatement”. Il ajoute : “Aujourd’hui, ce n’est pas possible parce que les textes qui répriment cela sont inscrites dans une vielle loi, celle de 1881. Elle protège les journalistes, mais pas que. Elle protège toutes ces canailles qui diffusent le venin de la haine sur les réseaux sociaux”. Cependant, il réaffirme vouloir “protéger la presse et sa liberté d’expression”. Qu’en est-il de la demande d’Emmanuel Macron sur le retrait des contenus haineux en une heure ? Eric Dupond-Moretti concède : “On n’y est pas, mais on y travaille, reconnaît le garde des Sceaux. Cela concerne l’Europe et j’ai réuni tous mes homologues européens (…) Nous voulons que sur le terrain européen, ces choses progressent”.