Rouen : 140 heures de travaux requis contre l’homme ayant traité Gérald Darmanin de “sale violeur”
C'est le 26 juillet dernier à Saint-Etienne-du-Rouvray, lors d'une cérémonie d'hommage au père Hamel assassiné en 2016, que le prévenu avait lancé ces mots.
Lundi, un homme comparaissait devant le tribunal correctionnel de Rouen (Seine-Maritime) pour avoir lancé, à l’adresse du ministre de l’Intérieur, “sale violeur, Darmanin, sale violeur”. C’était à l’occasion d’une cérémonie d’hommage au père Hamel, assassiné en 2016 à Saint-Etienne-du-Rouvray, que ces mots avaient été prononcés. Gérald Darmanin se trouvait à ce moment au pupitre à l’extérieur de l’église de cette commune. La substitut du procureur a requis 140 heures de travaux d’intérêt général avec exécution dans un délai de 18 mois, et trois mois de prison en cas d’inexécution. La décision sera rendue le 14 décembre.
“Une volonté de porter atteinte”
Aurélie Viguier, substitut du procureur, a ainsi estimé que “Dire à une personne qu’elle est un violeur est un outrage. Il y a une certaine agressivité dans les termes employés”. Toujours selon elle, l’homme qui exerce la profession d’ajusteur dans l’automobile et qui est adhérent CGT “est venu pour outrager le ministre. Il n’était pas là par hasard (…) Il y a une volonté de porter atteinte”.
“C’est sorti comme ça”
Le prévenu a reconnu les faits : “C’est vrai que j’ai crié. Je ne sais pas trop pourquoi mais c’est sorti comme ça, je n’avais rien prévu à l’avance. Même si je sais que je n’ai pas utilisé les bons mots, je ne regrette pas d’avoir pris la parole car c’est une des seules façon de se faire entendre actuellement”. Mais pour son avocate, Me Chloé Chalot, “le ministère public a porté atteinte aux libertés fondamentales du prévenu” en le poursuivant pour outrage et non pour diffamation. La CGT avait appelé à manifester devant le tribunal au cri de “relaxe, relaxe pour Valentin, Manifester n’est pas un crime”.