Seine-et-Marne : quinze mois de prison ferme pour un clip de rap évoquant l’assassinat de Samuel Paty
Le jeune homme était jugé en comparution immédiate devant le tribunal de Meaux, deux jours après son interpellation.
“On découpe comme Samuel Paty, sans empathie”. Dans son clip, un rappeur de 18 ans se mettait en scène entouré de jeunes masqués de noir et armés de machettes, couteaux et scies. Pour décor, une voiture brûle. Il a été interpellé mardi à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) et jeudi, il a été condamné à 15 mois de prison ferme pour apologie du terrorisme, port d’arme prohibé de catégorie D et recel de destruction par moyen dangereux pour les personnes.
“J’ai tenu des propos très choquants”
Le Parisien relaie les propos que le jeune homme a tenus pendant son procès : “J’ai écrit ma chanson en une soirée. Dans mes clips, je prends toujours un rôle. Le clip est violent, c’est vrai. Je n’avais pas fait attention à toutes les conséquences”. Selon lui, “la phrase ‘on découpe comme Samuel Paty’, ça voulait dire qu’on découpe la musique. Quand mon clip est sorti, j’ai vu les critiques et je l’ai supprimé. Je tiens à m’excuser, j’ai tenu des propos très choquants. Je veux être un artiste, il fallait un petit coup de boost”.
“Des faits extrêmement graves”
Le président du tribunal ne l’a pas entendu de cette oreille : “Il s’agit de faits extrêmement graves, avec un clip qui peut susciter des vocations. Vous êtes sous contrôle judiciaire, en sursis probatoire, avec un clip tourné le 30 octobre au soir, dans une période de couvre-feu, soit une logique de confrontation à l’État”. Quelques jours après la diffusion du clip, un adolescent de 14 ans reprenait les paroles de ce morceau en classe de 3e pour menacer une enseignante d’un collège de Savigny-le-Temple, toujours en Seine-et-marne, à l’occasion d’un cours sur la liberté d’expression. Le parquet de Melun avait alors ouvert une enquête pour menaces de mort sur une personne chargée d’une mission de service public.