Sept anciens membres des Brigades rouges interpellés en France à la demande de l’Italie
Ces personnes avaient été condamnées en Italie pour des actes de terrorisme commis dans les années 1970 et 1980.
L’Elysée annonce ce jour que sept anciens membres des Brigades rouges condamnés en Italie pour des actes de terrorisme commis dans les années 70-80, ont été interpellés en France ce matin, et ce à la demande de l’Italie. Trois autres sont en outre recherchés. La décision de transmettre ces noms au Parquet « a été prise par le président et s’inscrit strictement dans la ‘doctrine Mitterrand' » d’accorder l’asile aux ex-brigadistes sauf pour les crimes de sang, a précisé l’Élysée.
« Un important travail préparatoire bilatéral »
Cela fait longtemps que l’Italie demande l’extradition d’activistes d’extrême-gauche venus se réfugier en France après les « années de plomb ». Mais la France n’avait presque jamais accédé à cette requête. Cette liste de dix noms est le résultat « d’un important travail préparatoire bilatéral, de plusieurs mois, qui a conduit à retenir les crimes les plus graves. Le président a souhaité régler ce sujet, comme l’Italie le demandait depuis des années », précise l’Elysée.
« On ne peut pas fuir ses responsabilités »
Dans un message posté sur Facebook, le ministre transalpin des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, salue la décision d’Emmanuel Macron : « On ne peut pas fuir ses propres responsabilités, la douleur qu’on a causé, le mal qu’on a provoqué ». Me Irène Terrel, avocate de 5 des 7 personnes interpellées, a déploré une « trahison innommable de la France. Je suis indignée et je n’ai pas les mots pour décrire cette opération qui s’apparente à une mini-rafle« . Et l’avocate d’ajouter : « Depuis les années 1980, ces gens-là sont sous la protection de la France, ils ont refait leur vie ici depuis 30 ans, sont installés au vu et au su de tous, avec leurs enfants, leurs petits-enfants… et au petit matin, on vient les chercher, 40 ans après les faits ? C’est innommable et irrecevable en droit ». Elle a indique sa volonté de contester ces procédures d’extradition.