Seulement 50% des bénéficiaires utilisent l’aide alimentaire
Sur les individus confrontés à l'insécurité alimentaire, seulement la moitié sollicite une aide alimentaire. Cette situation s'explique par une méconnaissance des dispositifs d'aide disponibles, mais aussi par une certaine gêne à utiliser ces services.
Tl;dr
- Une personne sur deux en précarité alimentaire n’a pas recours à l’aide alimentaire.
- Le Crédoc alerte sur la débrouille des personnes précaires qui ne demandent pas d’aide pour manger.
- La honte et la méconnaissance des dispositifs sont les principales raisons de ce non-recours.
- Les individus en précarité s’approvisionnent principalement via des canaux non spécifiques, comme les hypermarchés.
Les invisibles de l’aide alimentaire
Dans un contexte d’inflation inédite depuis les années 1980, la question de l’aide alimentaire prend une importance majeure. Selon le Crédoc, organisme de référence dans l’étude et l’observation des conditions de vie, la moitié des personnes en situation de précarité alimentaire ne sollicitent pas l’aide alimentaire. Ces individus, invisibles des statistiques, se débrouillent seuls pour se nourrir, souvent au détriment de la qualité de leur alimentation.
Les raisons du non-recours à l’aide
La honte et la méconnaissance des dispositifs d’aide sont les principaux freins identifiés par le Crédoc. Aux yeux de 35% des personnes interrogées, avoir recours à l’aide alimentaire est perçu comme “stigmatisant”. De plus, un même pourcentage pense, à tort, ne pas avoir droit à cette aide.
Ainsi, les personnes en précarité alimentaire ont recours à diverses solutions d’économie pour se nourrir, comme l’achat d’aliments de moindre qualité ou la réduction de la quantité et de la fréquence des repas. Cela engendre, selon le Crédoc, une charge mentale élevée et un impact sur la convivialité des repas.
Les alternatives à l’aide alimentaire
Malgré leurs difficultés, ces personnes précaires ne sont pas complètement coupées des circuits d’approvisionnement alimentaire classiques. Près de la moitié d’entre elles fréquentent les hypermarchés et supermarchés, tandis que 42 % se tournent vers les magasins de hard discount. L’autoproduction est également une solution pour 12% d’entre elles.
Des aides existent, mais sont-elles assez visibles ?
Les aides alimentaires prennent différentes formes : repas gratuits, épiceries sociales et solidaires, paniers de produits alimentaires distribués par les associations ou tickets et bons alimentaires. Des structures comme les Restos du Cœur ou le Secours populaire sont là pour aider, mais elles ne peuvent atteindre leur but que si leur existence et leur accessibilité sont connues de tous. Il est donc essentiel de travailler à la visibilité et à la déstigmatisation de ces dispositifs d’aide.