Témoignages bouleversants contre l’abbé Pierre : accusations d’agression brutale

Le 17 juillet, un rapport révélant des cas d'agressions et de harcèlements sexuels perpétrés par le fondateur d'Emmaüs a été publié. Sept victimes ont partagé leurs expériences traumatisantes. Quelles seront les conséquences pour l'organisation ?

Une ombre sur l’héritage de l’abbé Pierre

Un rapport publié le 17 juillet ébranle l’image de l’abbé Pierre, fondateur d’Emmaüs. Ce document de huit pages détaille les sévices dont serait responsable cet homme de foi, disparu en 2007.

Des révélations accablantes

En 2023, Emmaüs France est alerté d’une agression sexuelle commise par l’abbé Pierre. Le mouvement, actif dans plus de 40 pays, fait appel au groupe Egaé, expert en prévention des violences. Caroline De Haas, militante féministe et directrice associée du cabinet, mène des entretiens avec 12 personnes. Sept de ces entretiens révèlent des témoignages de sévices sexuels et de harcèlement commis entre la fin des années 70 et 2005.

Des témoignages glaçants

Des comportements répétitifs sont décrits dans les témoignages anonymisés. Une salariée d’Emmaüs International raconte des gestes déplacés sur sa poitrine lors de discussions avec l’abbé Pierre. Un autre récit similaire est celui d’une femme, qui à l’époque des faits n’avait que 16 ans. L’abbé Pierre, proche de sa famille, avait la possibilité de commettre des actes non consentis lors de ses visites. Une fois majeure, elle rapporte une autre agression au retour d’un voyage. « Le dernier soir, au moment de lui dire au revoir, il a introduit sa langue dans ma bouche d’une façon brutale et totalement inattendue », confie-t-elle.

Une autre victime, réalisatrice d’un documentaire sur l’abbé, relate une agression similaire. Elle évoque aussi des messages, appels et lettres envahissants de la part de l’abbé Pierre.

Alertes ignorées et mise en place d’un dispositif d’écoute

Certaines victimes affirment avoir signalé ces comportements, sans obtenir de réactions adéquates. L’une d’elles, mineure lors de sa première agression, rapporte même que l’abbé Pierre aurait détruit son témoignage écrit des agressions qu’elle a subies.

Face à ces révélations, le groupe Egaé met en place un dispositif de recueil de témoignages, strictement confidentiel, destiné aux personnes ayant été victimes ou témoins de comportements inacceptables de la part de l’abbé Pierre.