“Tintin et le Lotus Bleu” : un record aux enchères pour un dessin d’Hergé
L'esquisse a battu le record mondial d'enchères pour la bande dessinée, avec 3,175 millions d'euros frais compris.
Jeudi, la maison Artcurial a annoncé qu’une esquisse d’Hergé pour la couverture de l’album Tintin et le Lotus Bleu, et qui avait été finalement abandonnée, a été vendue aux enchères pour 3,175 millions d’euros frais compris. Réalisé à l’encre de Chine, aquarelle et gouache sur papier (35×35 cm), le dessin représente Tintin et Milou à moitié dissimulés dans un grand vase Ming bleu, et qui semblent observés ou nargués par un dragon rouge.
Le record de 2014 est battu
En 2014, le dessin des pages de garde des albums du célèbre reporter avait déjà été vendu 2,51 millions d’euros frais inclus. D’après Artcurial, Tintin et le Lotus Bleu représente “sa maturité narrative et politique, pour laquelle il se documente en véritable journaliste”. Il a été publié en 1936. La reproduction de ce dessin coûtait trop cher et s’avérait trop complexe, il n’a pas été retenu et c’est une version simplifiée qui sera finalement la couverture que l’on connaît.
Des ayant-droits opposés à la vente
Au-delà des aspects pécuniaire et artistique, l’oeuvre est nimbée de mystère. Ce sont les héritiers de la maison Casterman qui vendaient cette oeuvre à Paris, et selon eux l’esquisse avait été offerte par Hergé au fils de l’éditeur Louis Casterman qui était âgé de 7 ans. Mais des experts mettent en doute cette histoire. Tout comme Nick Rodwell, mari de la seconde épouse d’Hergé et légataire universelle, et qui juge que l’oeuvre lui revient de droit car signée Hergé. Pour Benoît Peeters, écrivain, scénariste et spécialiste de Tintin, l’oeuvre est “plutôt un dessin qui est resté et qu’on a oublié de renvoyer. Le plus important, c’est qu’il s’agit d’un dessin d’exception”. Philippe Goddin, autre spécialiste, juge quant à lui qu’“en mettant en vente le dessin, les Casterman ne sont coupables en rien. Ils ont cru à la légende que leur a transmis leur père”.