Toulouse : ouverture du procès d’un viol collectif sur le parking d’une discothèque
C'est en 2018 que les faits s'étaient produits. Une partie de la scène avait été postée sur le réseau social Snapchat.
A partir d’aujourd’hui, quatre hommes comparaissent à huis clos, à la demande de la victime, devant la Cour criminelle de Haute-Garonne pour le viol d’une jeune femme le 16 septembre 2018. Ce jour, alors que la discothèque Le Carpe Diem située en banlieue chic de Toulouse va fermer ses portes, il est environ 6 heures du matin. Mais sur le parking, une jeune femme est violée par des hommes.
“Arrête, c’est un viol”
Dans l’une des vidéos, une personne qui assiste à la scène dit à un ami participant à l’agression : “Arrête, c’est un viol”. Mais rien n’y fait. Aux gendarmes, la victime a confié s’être sentie comme “un jouet, une marionnette au milieu d’enfants qui se disputent”. Les quatre violeurs présumés, âgés de 19 à 25 ans, avaient immédiatement fui au Maroc ou en Espagne, car parfois menacés de mort après qu’une partie de la scène a été diffusée sur Snapchat. Ils sont tous originaires de la banlieue toulousaine. A leur retour dans leur ville d’origine, ils ont été rapidement interpellés après avoir été facilement identifiés.
Des faits niés par les suspects
L’avocate de la jeune femme, 19 ans au moment des faits, explique les conséquences de ces agressions : “Le peu de confiance qu’elle avait en elle a été saccagé cette nuit-là. Elle est toujours traumatisée, extrêmement anxieuse, en proie à des paniques soudaines. Elle n’arrive pas à se reconstruire”. Quant aux accusés, ils minimisent leur participation à l’agression, nient l’avoir violée ou affirment encore que les relations étaient consenties. L’avocat de l’un des mis en cause, qui assure que la première relation sexuelle entre la jeune femme et trois des quatre accusés était consentie et que la situation a dégénéré, déplore : “Ces trois jeunes hommes avaient fui après les faits, ce qui leur a été grandement reproché. La justice n’a jamais douté de leur culpabilité”. Et selon lui, “tous ceux qui ont participé au viol ne sont pas dans le box”.