Trump risque l’inéligibilité à neuf mois de l’élection présidentielle américaine?
Seulement deux des plus de vingt États ayant intenté des poursuites pour inéligibilité contre Donald Trump, soit le Colorado et le Maine, ont réussi. Que pensez-vous que cela signifie pour l'avenir politique de Trump ?
TL;DR
- Des recours en inéligibilité de Trump ont été engagés dans 20 États.
- Seulement deux recours ont abouti, au Colorado et au Maine.
- La Cour suprême américaine examine actuellement la question.
Un enjeu majeur pour la démocratie américaine
Il est rare que la politique américaine s’invite de manière aussi frontale dans les salles d’audience. Pourtant, c’est la situation dans laquelle se trouve Donald Trump, ex-président des États-Unis et potentiel candidat aux prochaines élections présidentielles. Des recours en inéligibilité ont été engagés contre lui dans une vingtaine d’États, suite à ses actes lors de l’assaut du Capitole. À ce jour, seuls deux ont abouti : ceux du Colorado et du Maine.
Une question qui divise
Les juristes se déchirent sur la validité de ces recours. D’un côté, certains pensent que les actions de Trump lors de l’assaut du Capitole le rendent inéligible. D’autres, en revanche, estiment que la décision du Colorado, qui a ordonné son retrait des bulletins de vote, est une anomalie. Ces derniers appellent la Cour suprême à la casser pour « protéger les droits de dizaines de millions d’Américains qui souhaitent voter pour le président Trump ».
Le rôle du 14e amendement
L’argument principal des avocats de Trump repose sur le 14e amendement de la Constitution. Adopté en 1868, cet amendement exclut des plus hautes fonctions publiques quiconque se serait livré à des actes de « rébellion » après avoir prêté serment de défendre la Constitution. « La justice du Colorado a considéré que les actes de Donald Trump le 6 janvier 2021 relevaient bien du 14e amendement. » Les avocats de Trump soutiennent, quant à eux, que leur client n’était nullement impliqué dans une rébellion ce jour-là.
Un défi pour la Cour suprême
La Cour suprême est donc confrontée à un dilemme. Elle cherche à paraître apolitique, tout en devant trancher une question hautement politique. « L’échappatoire la plus probable pour elle serait d’affirmer que seul le Congrès est habilité à retirer un candidat du bulletin pour l’élection présidentielle. » déclare Steven Schwinn, professeur de droit constitutionnel à l’Université de l’Illinois à Chicago. La décision finale, attendue avec impatience, pourrait avoir des conséquences durables sur le paysage politique américain.