Un demi-million de commerçants “physiques” réunis dans une fronde anti-Amazon
Le collectif baptisé "Sauvons nos commerçants" demande une réforme fiscale pour aboutir à "une équité fiscale totale". Ils appellent à un durcissement des sanctions face à une "concurrence déloyale".
Ce jour, 500 000 commerçants indépendants lancent une fronde contre les commerces 100% internet, les “pure players”, et principalement Amazon. Le collectif “Sauvons nos commerçants”, estimant que le commerce physique “est essentiel à la vitalité de nos territoires”, veut “jouer à armes égales” avec les pure players. Il déplore sur franceinfo “les privilèges exorbitants dont bénéficient” les géants de l’Internet “grâce au soutien de l’État”.
Un moratoire sur l’implantation d’entrepôts
Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, demande que “les règles du jeu pour les uns s’appliquent aux autres : quand un hypermarché s’installe, il est soumis à des demandes d’autorisation très sévère”, précise-t-il, avant d’ajouter : “Quand un entrepôt Amazon se créé, sur 50 000 à 150 000 mètres carrés, il ne rentre pas dans les critères d’une surface commerciale de vente”. Toujours en ce qui concerne les entrepôts, le collectif estime que les implantations “dévisagent nos territoires”, et avec “le flux ininterrompu de livraisons, les pure players désorganisent nos villes”. C’est pour ces raisons qu’un moratoire sur ces implantations est réclamé.
Une “injustice face à la TVA”
Ainsi, ne rentrant “pas dans les critères d’une surface commerciale de vente”, l’“absence d’équité” qui en résulte provoque “de graves conséquences, notamment en termes d’emplois ou de destructions de commerce”, et “une injustice face à la TVA”. Ils dénoncent le fait que les pure players ne sont pas soumis à l’impôt sur les sociétés grâce à leur absence d’établissement en France. Le collectif avance en outre que “Grâce à cette règle fiscale, Amazon, qui dissimulerait 57 % de son chiffre d’affaires, a payé zéro euro d’impôt sur les sociétés en 2020”. Ils soulignent encore qu’“un emploi créé par Amazon détruit deux emplois dans le commerce physique en France”. Enfin, ils appellent à une contribution obligatoire sur le principe du pollueur-payeur, estimant que “les pure players ont un impact environnemental désastreux”.