Un médicament contre la maladie d’Alzheimer approuvé par le régulateur américain
Attention cependant, il ne s'agit pas pour autant de guérir à proprement parler la maladie, il ne s’adresse qu’à une petite part des patients à un stade très précoce et son efficacité est relative.
L’Agence américaine FDA a autorisé lundi un traitement contre la maladie d’Alzheimer, baptisé Aduhelm et qui a été mis au point par l’entreprise américaine Biogen. Mais on est loin de pouvoir guérir la maladie, car même auparavant, les traitements autorisés ne répondaient qu’à ses symptômes, pas à ses causes. Biogen a conçu un traitement qui s’attaque aux plaques formées par les protéines “amyloïdes” sur le cerveau des patients.
“Un moment charnière” ou “un espoir démesuré” ?
Hilary Evans, directrice de la fondation britannique Alzheimer’s Research, estime qu’il s’agit d’“un moment charnière dans la recherche de nouveaux traitements révolutionnaires” contre cette maladie neuro-dégénérative. Mais de l’autre côté de la Manche, Stéphane Epelbaum, neurologue et chercheur à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, se veut plus nuancé : “C’est une période durant laquelle on a énormément progressé dans la compréhension de la maladie – comment elle se déclare, pourquoi elle se déclare – et sur son diagnostic. Mais toutes ces avancées, on peine à les transférer en réussites thérapeutiques”. Et il ajoute : “Je crains qu’il y ait un espoir démesuré par rapport à l’efficacité du traitement”.
Un médicament très onéreux
Le médicament, évalué à 50 000 dollars annuels, ne s’adresse de toute façon qu’à une faible part des patients, diagnostiqués à un stade très précoce. Et parmi ces rares patients, l’efficacité est limitée. En effet, la maladie ne progresse généralement que lentement, et sur les 18 mois pendant lesquels a été testé le traitement de Biogen, les tests cognitifs n’ont démontré qu’une légère différence entre les patients en ayant bénéficié et ceux qui n’ayant reçu qu’un placebo. En outre, un comité d’experts avait préconisé à la FDA de rejeter le traitement. Et il n’est pas certain que l’Union européenne et le Royaume-Uni, que Biogen a sollicités pour une autorisation, l’approuvent.