Des chimpanzés souffrant d'une anomalie cardiaque ont développé un os supplémentaire dans leur cœur, un os baptisé cordis. Celui-ci pourrait se développeur chez les humains souffrant de la même pathologie.
Le chimpanzé est l’un des primates les plus proches, génétiquement parlant de l’Homme. Alors lorsque des chercheurs découvrent un nouvel os, en plein cœur qui plus est, chez l’animal, il y a de quoi s’interroger. Des scientifiques de l’Université de Nottingham ont examiné 16 cœurs de chimpanzés sains ou atteints de fibrose myocardique, une pathologie très méconnue qui entraîne la formation de tissu fibreux dans le cœur. Insuffisance cardiaque, arythmie voire mort soudaine sont des symptômes fréquents. La maladie est fréquente chez les chimpanzés mais elle touche aussi l’Homme.
Des chimpanzés ont un nouvel os dans le cœur
Certains singes malades ont même développé une structure hyperdense dans le trigone droit – un noyau fibreux situé à la jonction des valves aortique, mitrale et tricuspide. Avec un scanner, les chercheurs se sont rendus compte que cette structure de quelques millimètres de long était devenue un os. Le cordis, c’est son nom, est fréquent chez les gros ruminants – bœuf, buffle, cerf ou encore mouton mais aussi loutre ou chameau -, qu’ils soient malades ou non mais c’est la première fois qu’il est observé chez un primate. De fait, l’on est en droit de s’interroger comme Catrin Rutland, principale auteur de l’étude : “La découverte d’un nouvel os chez une nouvelle espèce est un événement rare, surtout chez les chimpanzés qui ont une anatomie si semblable à celle de l’Homme. Cela soulève la question de savoir si certaines personnes pourraient également avoir un cordis.”
et celui-ci pourrait apparaître chez l’Homme
Autre question tout à fait légitime : quelle est la fonction de cet os ? Certains pensent qu’il pourrait aider au soutien et à la rigidité des valves cardiaques. Le plus probable étant que cet amas de tissu fibreux durcisse jusqu’à former un cartilage qui lui-même conduise à un os. Plusieurs maladies aboutissent ainsi à une ossification de certains organes. Chez l’homme, c’est le cas de la fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP).
Avec si peu de singes observés et pourtant tant de cordis, il y a de grandes chances que de nombreux primates aient effectivement un cordis. Et s’il est resté invisible jusqu’à aujourd’hui, c’est peut-être parce que la microtomographie à rayons X est peu utilisée par les vétérinaires. Qui sait, peut-être le découvrira-t-on bientôt chez l’Homme.