Un policier sur quatre se dit confronté à des pensées suicidaires
C'est la baromètre de la Mutuelle des forces de sécurité (MGP) qui révèle ce taux de 24%. Cette dernière alerte alerte sur leur état de santé psychologique.
Ce jour, franceinfo et Le Monde ont dévoilé en exclusivité les résultats du baromètre de la Mutuelle des forces de sécurité (MGP). Dans ce cadre, plus de 6 000 fonctionnaires de police ont répondu à un questionnaire entre les mois de février et mars derniers. Benoît Briatte, président de la MGP, rappelle qu’“En vingt-cinq ans, 1 100 fonctionnaires de police se sont donné la mort, soit 44 personnes chaque année en moyenne, l’équivalent d’une importante direction départementale de la sécurité publique rayée de la carte en une génération”.
Quatre policiers sur dix “en détresse psychologique”
Dans le détail, ce sont 6 246 fonctionnaires qui y ont répondu, en grande partie des hommes (67%) de plus de 45 ans (59%), comptant plus de vingt ans d’ancienneté pour 58% d’entre eux, et en couple (69%), soit une photographie représentative du policier moyen. Ce qui ressort encore, c’est que “40% des policiers sont en détresse psychologique”, 24% envisageant même de mettre fin à leurs jours, ou ayant entendu des collègues vouloir le faire au cours des 12 mois précédents. Il s’agit, d’après les données collectées dans un bulletin épidémiologique de Santé publique France en 2019, de 6,3 fois plus que les actifs occupés.
Les conditions de travail, point essentiel
Si l’on peut croire au premier abord que les tensions avec la population sont au centre des problèmes vécus, “ce sont surtout les conditions de travail qui constituent un point de bascule, quand l’atmosphère avec les collègues n’est pas bonne ou que la hiérarchie n’est pas à l’écoute”, rapporte franceinfo. D’après ce baromètre, la santé psychologique des policiers est fortement “corrélée aux conditions d’exercice du travail et à l’environnement professionnel”. Pour Benoît Briatte, il faut un accès facilité “aux consultations psychologiques”, et des actions de prévention dans les commissariats. Selon le président de la MGP, leur santé psychologique doit être “au cœur des débats”.