Dans la série HPI, le protagoniste possède un quotient intellectuel exceptionnellement élevé. Cependant, dans la réalité, la majorité des individus au QI élevé mènent une vie tout à fait ordinaire. Et vous, que pensez-vous des personnes à haut QI ?
Tl;dr
- Les personnes à haut QI vivent généralement normalement.
- Le QI teste le raisonnement, pas l’intelligence émotionnelle.
- Les personnes à haut QI ne sont pas nécessairement des marginaux.
Une vision erronée du haut QI
Nombreux sont ceux qui fantasment la vie des individus à haut quotient intellectuel (QI), comme l’a fait la série HPI.
Or, dans la réalité, ces personnes vivent tout à fait normalement. Les clichés les dépeignant comme des surdoués en tout ou des êtres étranges, en marge de la société, sont largement exagérés, selon Charlotte Jacquemot, chercheuse en sciences cognitives à l’École normale supérieure de Paris.
Qu’est-ce que le QI mesure réellement ?
Il faut comprendre que le QI n’est pas une mesure exhaustive de l’intelligence. « Le test pour établir le quotient intellectuel teste certaines choses, mais pas tout. On est sur des exercices mettant à l’épreuve le raisonnement, la mémoire à court terme, par exemple. Alors que l’intelligence implique aussi de savoir interpréter, comprendre, être empathique… Sans ces capacités, ça ne sert à rien de calculer très vite », explique la chercheuse.
Autrement dit, le QI est une petite partie de notre intelligence d’humain. Il ne mesure pas l’intelligence émotionnelle. Ainsi, une personne obtenant un bon résultat au test de QI n’est pas nécessairement « intelligente » au sens global du terme.
Le haut QI, synonyme de marginalité ?
Contrairement à une idée répandue, les personnes à haut QI ne sont pas nécessairement des marginaux. Bien qu’elles puissent penser différemment, elles ne sont pas à l’écart de la société. Les séries télévisées, comme HPI, ont contribué à ancrer cette légende urbaine tenace.
Des études démontrent que les personnes à haut QI ne sont pas plus enclines à l’alcoolisme, l’isolement, la dépression, les troubles alimentaires ou d’autres problèmes. « Il y a plus de probabilités pour que quelqu’un d’intelligent en termes de raisonnement le soit aussi quand il s’agit d’intelligence émotionnelle », assure Charlotte Jacquemot.
Le haut QI et les troubles mentaux
La chercheuse note un phénomène intéressant : une prévalence plus élevée de la myopie chez les personnes à QI élevé. Selon elle, cela pourrait être dû au fait qu’elles lisent plus. Cependant, il n’y a pas de lien établi entre le haut QI et les troubles mentaux. La confusion vient peut-être du fait que les psychologues font passer des tests de QI à leurs patients, qui sont souvent déjà en souffrance psychologique. Cela crée un biais de recrutement.
En conclusion, la plupart des personnes à haut QI vivent très bien. Beaucoup d’entre elles ignorent même leur haut QI. Alors, peut-on dire qu’il est parfois préférable de vivre dans l’ignorance, même si l’on est plus intelligent que la moyenne ? La question reste ouverte.
