Un quart des ménages français se sont appauvris avec le confinement
C'est une enquête de l'Insee qui fait ce constat, et les plus défavorisés ont été les plus touchés au printemps dernier, en particulier les jeunes.
Mercredi, l’Insee a dévoilé les résultats d’une enquête* sur les conséquences économiques du confinement (entre le 17 mars et le 11 mai). Si la mise en pause forcée de l’activité économique a ainsi eu pour conséquence une baisse du revenu global de 2,6% au deuxième trimestre, les disparités sont importantes et les inégalités se sont amplifiées.
Une dégradation pour 23% des ménages
Les auteurs de l’étude résument ainsi qu’“En mai 2020, 23 % des ménages déclarent que leur situation financière s’est dégradée depuis le début du confinement”, alors que 2% d’entre eux ont noté une meilleure situation, et que les deux-tiers observaient une stabilité. Autre fait notable : “Cette dégradation est d’autant plus forte que les revenus des ménages étaient initialement faibles”. Ainsi, parmi les 10% de ménages les plus pauvres, un tiers (35%) percevaient une dégradation de leur situation financière.
Près de la moitié (42%) des ménages concernés par cet appauvrissement ont déclaré en mai que “leur situation financière est juste et qu’il faut faire attention”, 27% que leur situation est “difficile”, et 7 % qu’ils “ne peuvent pas s’en sortir sans s’endetter” (2% pour l’ensemble de la population). Et les ménages avec enfants sont plus touchés (33%) que les ménages sans enfant (18%). L’enquête pointe encore que les jeunes ont été “bien plus exposés aux conséquences de la chute de l’activité économique”.
Artisans et commerçants directement touchés
Du côté des catégories socio-professionnelles, artisans et commerçants ont particulièrement pâti de la baisse brutale de l’activité économique. Si 37% des ouvriers indiquent une dégradation de leur situation, c’est le cas pour plus de la moitié des indépendants (et pour terminer, entre 25% pour les cadres et professions intellectuelles supérieures, et 30% pour les agriculteurs). Enfin, si le chômage partiel a permis à de nombreux travailleurs de conserver leur emploi, leur rémunération baissait.
*L’enquête Épidémiologie et conditions de vie (EpiCov) s’est déroulée entre le 2 mai et le 2 juin 2020 auprès de 135 000 personnes âgées de 15 ans ou plus, résidant hors Ehpad, maisons de retraite et prisons, en France métropolitaine, en Martinique, en Guadeloupe et à la Réunion. Elles ont été interrogées principalement sur Internet mais aussi par téléphone.
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— Insee (@InseeFr) October 15, 2020