Un SDF attaque « Paris Match » pour une photo volée et touche 40 000 euros
L'homme s'était reconnu dans un reportage intitulé "Le crack dans le métro : angoisse sur la ligne".
Au mois de janvier 2018, un homme alors sans domicile fixe est alerté par des camarades : « On a vu ta tête dans Paris Match ». Information prise il s’agit bien de lui, bonnet bleu sur la tête, pipe à crack dans la main, en plein milieu d’un article de quatre pages intitulé Le crack dans le métro : angoisse sur la ligne. Comme son visage est reconnaissable, il contacte un cabinet d’avocats acceptant de plaider la cause du SDF. L’objectif est alors de faire supprimer la photo du site internet du magazine, comme de son application.
2 000 euros d’astreinte pas jour de retard
Au mois de mai 2019, la première chambre civile du tribunal de Nanterre avait rappelé que « chacun dispose, quelles que soient sa notoriété, sa fortune, ses fonctions présentes ou à venir, du droit au respect de sa vie privée et jouit sur son image d’un droit exclusif lui permettant de s’opposer à sa fixation […] sans autorisation préalable ». Et, précise Le Parisien, Paris Match était sommé de retirer la photo, avec « une astreinte de 2 000 euros par jour de retard est prononcé ».
30 000 euros supplémentaires
Mais si la photo est bien retirée du site, elle est toujours visible sur l’application du titre de presse plusieurs semaines après la décision de justice. Au mois de décembre dernier, 30 000 euros supplémentaires doivent être versés au plaignant. Pour ses deux avocats, « C’est une décision exemplaire qui défend avec force le droit à l’image et à la vie privée de tous, y compris de ceux qui vivent dans la misère ».