Val-d’Oise : mise en examen d’une enseignante pour harcèlement après le suicide d’une collégienne de 11 ans
Les parents avaient porté plainte contre l'enseignante, responsable selon eux de n'avoir pas réagi au harcèlement dont leur fille était victime.
Au mois de juin 2019, Evaëlle mettait fin à ses jours à Herblay (Val-d’Oise). Le 4 septembre dernier, une enseignante de français a été mise en examen pour “harcèlement sur mineur” et placée sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Pontoise (Val-d’Oise). Les faits reprochés concernent également trois autres élèves, faisant également l’objet d’une plainte.
Prise “comme tête de Turc” par l’enseignante
Le placement sous contrôle judiciaire de cette professeure s’accompagne d’une interdiction d’enseigner ainsi que d’une obligation de soins psychologiques, a appris l’AFP d’une source proche du dossier. En 2018, un conflit autour d’un cartable trop lourd avait tout enclenché, menant à des bousculades, brimades ou des coups de la part de ses camarades. Selon l’avocate de la famille, Me Delphine Maillet, l’enseignante avait fait d’Evaëlle sa “tête de Turc”. Un harcèlement qui s’est poursuivi dans un autre collège, d’autres enfants ayant appris ce qui s’était passé dans le précédent. Une vie devenue trop lourde à porter pour la jeune fille qui s’est pendue à son lit à la fin du mois de juin.
Les parents indemnisés par l’Etat
L’avocate a indiqué à franceinfo que l’académie de Versailles a admis une défaillance, car “les mesures d’accompagnements mises en place n’ont pas été suffisantes pour éviter le suicide de la jeune fille”. Contre une indemnisation, dont le montant n’est pas révélé, les parents se sont engagés à ne pas poursuivre l’Etat en justice. Le ministre de l’Education nationale, qui affirme prendre le sujet du harcèlement scolaire “à bras-le-corps”, ajoute au sujet de cette indemnisation : “Il est normal que nous soyons aux côtés de la famille et c’est ce que nous faisons. S’ils me le demandent, bien entendu, je les recevrai et par ailleurs, nous allons les indemniser. C’est ce qui a été prévu par le rectorat de Versailles qui est concerné. En revanche, je ne commente absolument pas les causes profondes et ce qui relève là de la dimension judiciaire”.