Algérie : un islamologue bientôt jugé pour offense à la religion
Saïd Djabelkheir sera jugé à la fin du mois. Il s'est déjà retrouvé au centre de plusieurs controverses avec des religieux ayant une vision "rigoriste" de la religion.
Le 25 février prochain, Saïd Djabelkheir comparaîtra pour offense à l’islam devant le tribunal Sidi M’hamed à Alger. Universitaire, islamologue de 53 ans spécialiste du soufisme en Algérie, il est accusé par sept avocats et un autre universitaire d’“offense aux préceptes de l’islam”. Mais selon lui, et comme il l’a dit à l’AFP : “J’assume ce que j’ai écrit sur ma page Facebook. Je n’ai jamais porté atteinte à la religion ou au Prophète”. Il estime que “certains de (m)es propos ont été intentionnellement mal interprétés dans le but de me nuire”.
Critique du mariage précoce des jeunes filles
Si les plaignants et leurs témoins ont été entendus par un juge d’instruction au début du mois, ce n’est pas le cas de Saïd Djabelkheir. Il avance qu’on lui reproche d’avoir rappelé que le sacrifice du mouton, tradition musulmane, existait avant l’avènement de l’islam, et d’avoir critiqué des pratiques comme le mariage précoce des jeunes filles dans certaines sociétés musulmanes. Ses accusateurs ont jugé qu’il visait le prophète Mahomet, lequel se serait marié avec Aïcha, son épouse favorite, quand elle n’était âgée que de 9 ans.
De 3 à 5 ans de prison encourus
“Quiconque offense le Prophète ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen” encourt de 3 à 5 ans de prison et ou une amende, selon la loi. Très actif sur Facebook et souvent invité sur les plateaux de télévision, Saïd Djabelkheir dit défendre un “islam des Lumières” contre “les tenants d’une lecture traditionaliste prétendant détenir la vérité absolue dans l’interprétation des textes religieux”.