Audition de François Bayrou dans l’affaire Bétharram : tensions, déclarations ambiguës et points clés à retenir

Image d'illustration. Micro debatsADN
François Bayrou a été entendu dans le cadre de l’affaire Bétharram, une audition marquée par des échanges vifs et des déclarations jugées difficiles à suivre. Retour sur les principaux éléments à retenir de cette intervention très attendue.
Tl;dr
- François Bayrou s’est montré offensif face à la commission.
- Tensions et accusations de « manipulation » contre LFI.
- Audition marquée par des échanges vifs et confus.
Une audition sous haute tension
L’atmosphère était tendue, presque électrique, ce mercredi 14 mai 2025 à la commission d’enquête parlementaire. Dès son arrivée en fin d’après-midi, François Bayrou a imposé le ton : documents en main, le Premier ministre n’a pas hésité à brandir l’ouvrage La meute, dénonçant sans ambages les méthodes de travail des députés de la LFI.
Très vite, l’audition s’est transformée en joute oratoire, où les mots « manipulation » et « malhonnêteté » ont fusé.
Bataille verbale autour des violences à Bétharram
Face à ses interlocuteurs, le maire de Pau s’est montré particulièrement combatif. Au fil des cinq heures et demie d’échanges, ses interventions se sont faites de plus en plus incisives, allant jusqu’à qualifier certaines questions de « gag ». Lorsque la corapporteure macroniste, Violette Spillebout, a évoqué les liens entre un recteur et l’établissement Bétharram du temps où il était ministre de l’Éducation nationale, la tension est montée d’un cran.
De nombreux députés ont pointé du doigt la confusion du chef du gouvernement. Appuyé régulièrement par ses collaborateurs pour préciser dates ou noms, François Bayrou a parfois semblé hésitant dans ses réponses.
LFI visée par les critiques du Premier ministre
Cependant, c’est envers Paul Vannier, corapporteur insoumis, que les attaques furent les plus virulentes. Le Premier ministre n’a pas mâché ses mots : il accuse ouvertement la LFI de manipulations et reproche au député de manquer de clarté dans son questionnement. À plusieurs reprises, M. Vannier tente néanmoins de ramener le débat sur le fond, tout en conservant une apparente neutralité – même si quelques signes d’agacement trahissent sa nervosité.
À ce climat déjà tendu s’ajoutent les réactions outrées des parlementaires lorsque le Premier ministre met en doute la sincérité de certains témoignages – notamment celui de l’ex-professeure Françoise Gullung, qualifiée d’« affabulatrice », ou lorsqu’il évoque un geste qualifié de « père de famille », au sujet d’une gifle donnée à Strasbourg en 2002.
Bilan amer et sensation mitigée
Au terme d’une audition marathon qui aura laissé la salle presque vide après 22h, le sentiment dominant demeure celui d’un affrontement crispé. La présidente de la commission, Fatiha Keloua-Hachi, résume ainsi : « Je l’ai trouvé confus, imprécis… parfois même grossier. » Malgré tout, avant de quitter les lieux, François Bayrou revendiquait avoir vécu un « moment libérateur », laissant derrière lui une commission divisée et une polémique non résolue.