Cancers en France : jusqu’à 6 000 décès supplémentaires liés à la première vague de Covid ?
La fédération Unicancer craint que les retards de prise en charge des patients atteints de cancer créent une vague de morts dans les années à venir.
Unicancer, qui regroupe les 18 centres français de lutte contre le cancer (CLCC), alertent aujourd’hui sur les effets de la première vague de Covid-19 liés aux retards de prise en charge des patients souffrant de cancer. La fédération indique : “Une réduction de 6,8 % des patients atteints de cancer pris en charge au cours des sept premiers mois de 2020 par rapport à 2019 a été observée, contre une augmentation annuelle de 4 % les années précédentes”. L’étude précise que “cette réduction a atteint 21 % en avril et mai”, et “n’a été observée que pour les patients nouvellement diagnostiqués”.
De 1 000 à 6 000 excès de décès
Pour Unicancer, ce manque de prise en charge pendant la première vague pourrait se traduire “par un excès de décès de 1 000 à 6 000 patients dans les années à venir”. Le premier nombre, le plus optimiste, se base sur les retards de diagnostic de l’ordre de 6,8 %, ce qu’a observé Unicancer dans son réseau. Le second, d’environ 6 000, correspond au taux de 23,3 % de retards relevé au niveau national.
Et la deuxième vague ?
Jean-Yves Blay, à la tête d’Unicancer, pointe que pendant le deuxième confinement “les patients viennent”, la situation est donc “différente”. Il rappelle que toutes ces estimations sont essentielles car l’impact dans les statistiques des nouveaux diagnostics, des rechutes et des décès ne s’observera que “sur le long terme”. Enfin, les chiffres du cancer pour 2020 devraient être impacts par les décès liés au Covid. Car les “patients cancéreux en cours de traitement actif” infectés par le virus “ont une surmortalité de 15% à 30%” par rapport à la population générale.