La justice annule la cagnotte Leetchi de Christophe Dettinger, l’ex-boxeur et Gilet jaune
Filmé en janvier 2019 en train de frapper deux gendarmes lors d'une manifestation, il ne touchera pas la cagnotte qui avait été créée dans le but de le soutenir.
Mercredi 6 janvier, le tribunal judiciaire de Paris a annulé la cagnotte Leetchi lancée il y a deux ans pour Christophe Dettinger. Elle l’a jugée “contraire à l’ordre public”. De fait, les fonds doivent être restitués à celles et ceux y ayant contribué.
145 000 euros récoltés
L’ancien boxeur avait été condamné à un an de prison (aménagement de semi-liberté) et 18 mois de sursis avec mise à l’épreuve pour avoir, le 5 janvier 2019 à Paris, frappé deux gendarmes à l’occasion du huitième samedi de mobilisation du mouvement des Gilets jaunes, et la scène avait été filmée. Alors qu’il se trouvait toujours en garde à vue au lendemain des faits, une cagnotte était créée à son attention sur la plateforme Leetchi. En seulement deux jours, 145 000 euros étaient recueillis, avant que Leetchi décide le 8 janvier de la suspendre car dénoncée par des syndicats de police et responsables politiques.
La justice prononce la nullité du contrat
Mercredi donc, la justice a prononcé la nullité du contrat liant Leetchi et l’organisateur de la cagnotte. Et ce, en vertu de l’article 1162 du code civil sur la nullité des contrats pour violation à l’ordre public. Les avocates de M. Dettinger demandaient deux millions d’euros de dommages et intérêts dans le but de compenser la suspension de la cagnotte qui aurait dû, selon elles, demeurer ouverte pendant 45 jours. Dans un communiqué, le tribunal écrit : “Au moment de l’ouverture de la cagnotte, la seule notoriété du ‘boxeur gilet jaune’ reposait sur le fait d’avoir commis des violences sur les forces de l’ordre et, plus précisément d’avoir assené des coups de poing à un gendarme mobile et des coups de pied à un autre gendarme à terre”. Et le communiqué de poursuivre : “Ainsi, la cagnotte a eu, initialement, pour but de soutenir un combat consistant en l’usage de la violence physique contre les forces de l’ordre” et, “par son large objet”, “comprenait également un appel à compenser les condamnations susceptibles d’intervenir à l’avenir, ce qui est contraire à l’ordre public”.