Le gouvernement renforce la Miviludes pour lutter contre l’augmentation des dérives sectaires
D'après un communiqué du ministère de la citoyenneté, 140 000 personnes dont 90 000 enfants seraient touchés par des dérives sectaires. Et la crise sanitaire a profité à ces mouvements.
Mardi 6 avril sur franceinfo, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, a déploré : “Vous avez de nouveaux gourous qui se servent de la pandémie pour prêcher des mesures soi-disant de bien-être, mais qui sont des mesures de sujétion psychologique, voire de captation d’argent ou de biens”. Pour les combattre, Marlène Schiappa a annoncé que le budget de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a été multiplié par dix, passant ainsi de 100 000 euros à un million d’euros.
Aider les “initiatives locales”
L’objectif est de “mieux financer les initiatives locales et associatives sur le terrain”, précise un communiqué du ministère qui poursuit, en évoquant la nomination de la magistrate Hanène Romdhane à sa tête, qu’elle “a notamment pour but de donner une suite judiciaire à l’ensemble des signalements effectués auprès de la Miviludes afin de protéger les citoyennes et citoyens : 3 000 rien que sur l’année 2020 dont 40 % dans le domaine de la santé”.
Des liens renforcés avec deux ministères
Pour Marlène Schiappa, “Il ne suffit pas de sortir de l’emprise de la dérive sectaire ou de la secte. Quand on en sort souvent, on n’a plus d’argent, on n’a plus d’amis et on est souvent dans un état de santé, dans un état psychologique déplorable. Et donc, il y a aussi un accompagnement pour la réinsertion”. Ainsi, elle souhaite renforcer les liens “avec deux ministères fondamentaux, le ministère des Finances et la Justice”. Le but est donc double, elle qui veut que “que systématiquement désormais on puisse faire des signalements pour que la justice ouvre des enquêtes sur la question des dérives sectaires”. D’autre part, les liens plus forts avec le ministère des Finances doivent aider à mieux identifier les flux d’argent, car “qui dit dérives sectaires dit captation d’argent”.