Les larmes, révélatrices d’émotions, deviennent un outil de dépistage de multiples maladies grâce à un nouveau kit

Image d'illustration. Larme scintillante sur joueADN
Bien plus que le reflet de nos émotions, les larmes recèlent des informations précieuses sur notre santé. Un nouveau kit de test permet désormais de détecter la présence de certaines maladies grâce à l’analyse des larmes humaines.
Tl;dr
- Les larmes permettent un diagnostic précoce non invasif.
- Détection innovante de maladies comme Alzheimer ou myopie.
- Disponibilité des kits prévue en Inde pour février 2026.
Larme à l’œil : une révolution pour le diagnostic médical
Parfois sous-estimées, les larmes pourraient devenir un outil incontournable dans la détection précoce de maladies variées. À Bengaluru en Inde, le laboratoire GROW Research Laboratory de Narayana Nethralaya s’apprête à bouleverser la prise en charge médicale grâce à un kit de diagnostic reposant uniquement sur quelques gouttes recueillies au coin de l’œil.
Vers une nouvelle génération de tests médicaux
Les méthodes traditionnelles impliquent souvent des examens lourds ou coûteux. Ici, tout commence par un simple morceau de papier stérile appliqué délicatement pour collecter les larmes.
Moins d’une heure et demie plus tard, les premiers résultats sont disponibles au cabinet médical. L’arrivée commerciale du kit est espérée pour février 2026, le processus d’homologation gouvernementale touchant à sa fin.
L’intérêt des biomarqueurs lacrymaux
Ce qui rend les larmes si précieuses, c’est leur capacité à révéler très tôt certains déséquilibres ou inflammations, bien avant que les symptômes classiques ne soient visibles ailleurs dans le corps. Cette propriété s’avère particulièrement utile dans le dépistage précoce de la polyarthrite rhumatoïde, mais aussi dans la détection d’autres maladies insidieuses comme la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs ont ainsi pu repérer une protéine spécifique, Tau, présente dans ce liquide transparent, susceptible de signaler précocement cette pathologie dégénérative. Des collaborations avec des neurologues sont en cours pour mieux comprendre ces liens et anticiper la prise en charge.
Dans un autre registre, l’équipe indienne explore également les applications potentielles des tests lacrymaux contre divers cancers – sein, ovaire ou voies urinaires – ainsi que leur utilité face au diabète et aux sécheresses oculaires chroniques.
Des perspectives inattendues : myopie et prévention pédiatrique
La progression rapide de la myopie, notamment chez les enfants indiens, a poussé les scientifiques à examiner un marqueur original : le taux de dopamine présent dans les larmes. Une concentration trop basse pourrait signaler un risque accru ; or, il suffirait alors d’encourager davantage d’activités extérieures (au moins deux heures par jour) pour réduire ce danger. Cette approche offre donc non seulement un moyen de détection mais également une piste concrète pour agir en prévention.
À propos des prématurés sujets à la rétinopathie du prématuré (ROP), l’analyse lacrymale permettrait même d’anticiper quels nourrissons risquent une évolution vers la cécité.
Enfin, face à une prévalence croissante du syndrome des yeux secs – qui devrait toucher près d’un citadin indien sur deux d’ici 2030 –, ces tests ouvrent la voie à des traitements personnalisés en détectant précisément les marqueurs immuno-inflammatoires impliqués.
- Voici quelques avancées rendues possibles par cette innovation :
- Dépistage précoce personnalisé grâce aux biomarqueurs présents dans les larmes.
- Réduction des coûts médicaux via des diagnostics plus rapides.
- Soutien ciblé pour pathologies infantiles émergentes telles que la myopie.
Sans bruit ni douleur, quelques gouttes suffisent peut-être désormais à changer radicalement le paysage du diagnostic médical.