L’UFC-Que choisir dénonce une hausse “difficilement justifiable” des tarifs des complémentaires santé
L'association de défense des consommateurs a épluché 623 contrats individuels, et a constaté une hausse moyenne de 4,3%.
Certains organismes d’assurance santé ont-ils appliqué à leurs souscripteurs la “taxe Covid” ? C’est ce que craint l’UFC-Que choisir, laquelle dénonce ce matin une nouvelle forte hausse des cotisations de complémentaire santé en ce début d’année. 623 contrats individuels, émanant de 123 organismes complémentaires différents, ont été scrutés à la loupe. Résultat ? “Une inflation médiane des assurances santé de 4,3% en 2021, soit trois fois plus que l’augmentation du pouvoir d’achat des Français espérée cette année, [1,5% selon la Loi de Finances 2021]”, et un surcoût annuel moyen estimé à 79 euros “qui dépasse même les 200 euros pour près d’un assuré sur cinq”.
De forts contrastes
Et suivant les organismes complémentaires, les disparités sont tout aussi forte. Ainsi, parmi les 17 mutuelles les plus représentées dans les témoignages des consommateurs, l’inflation moyenne varie “de 0% à 8,5%”. Comment expliquer cette situation, quand tous les organismes subissent les mêmes contraintes, c’est-à-dire le “déploiement final du 100 % santé depuis le 1er janvier, (la) mise en place d’une ‘taxe Covid’ d’un milliard d’euros en 2021, pour compenser les 2,2 milliards d’euros économisés sur leurs remboursements en raison de l’épidémie de Covid-19 ?”.
En 2020, des dépenses de santé moindres
L’an passé, les Français ont moins eu recours à des frais de santé. Et donc, moins de remboursements de la part des mutuelle. Dès lors, l’UFC-Que Choisir estime que “tout laisse à penser que certains organismes ont délibérément choisi de répercuter sur les assurés la taxe Covid, alors même que son montant est inférieur aux économies réalisées”. L’association rappelle que depuis le 1er décembre dernier, la résiliation du contrat de sa mutuelle est possible à n’importe quel moment. L’UFC-Que Choisir demande en outre au gouvernement que cette réforme bénéficie pleinement aux consommateurs. Elle réclame une lisibilité des offres et la possibilité de les comparer mieux encadrées. Daniel Bideau, vice-président de l’UFC, estime à franceinfo qu’il doit y avoir dans les contrats “des exemples” et une “transparence sur les frais de gestion” afin de choisir une complémentaire “qui soit moins sur le fait de gagner de l’argent et plus sur la redistribution de cet argent“.