Macron va-t-il diriger avec la droite et le RN après avoir ébranlé la gauche ?
Emmanuel Macron a annoncé, dans une déclaration faite le lundi 26 août 2024, qu'il n'envisageait pas de permettre à un membre du NFP de devenir Premier ministre. Quelle sera la prochaine étape ?
TL;DR
- Macron refuse une candidature du NFP pour le poste de Premier ministre.
- Il envisage un gouvernement de centre-droit favorable à ses réformes.
- Le Rassemblement National demeure étonnamment calme face à ces développements.
Un gouvernement Macron sans le NFP : une surprise qui soulève des questions
Le 26 août 2024, le président français Emmanuel Macron a surpris l’opinion publique en rejetant la candidature de Lucie Castets, membre du Nouveau Front Populaire (NFP), pour le poste de Premier ministre. Cette décision, annoncée dans un communiqué de presse, a suscité de vives réactions au sein du NFP et a conduit Jean-Luc Mélenchon à appeler à manifester.
La stratégie de Macron : continuer à gouverner
Selon Luc Rouban, politologue au Cevipof, Emmanuel Macron souhaite maintenir une coalition qui lui permettrait de continuer à gouverner et à mettre en œuvre son programme. « Emmanuel Macron est convaincu d’être un président disruptif et réformateur avec une vision », explique Rouban. Pour ce faire, Macron envisage de nommer un Premier ministre de centre-droit dans un gouvernement favorable à ses réformes.
Un gouvernement de centre-droit : une nécessité stratégique
La décision de Macron ne serait pas seulement motivée par des considérations idéologiques, mais également par des considérations stratégiques. Selon Rouban, la gauche unie ne pourrait pas gouverner avec leur majorité actuelle fragile. En effet, la majorité absolue n’a pas été atteinte lors des récentes élections législatives anticipées. Macron tente donc de rassembler large pour éviter les motions de censure et les oppositions lors de futurs projets de loi.
Le Rassemblement national : un silence étonnant
Le silence du Rassemblement national, qui est le premier parti de l’Assemblée nationale avec 143 députés, surprend. Macron nie toute négociation d’un poste au gouvernement avec ce parti. « Marine Le Pen attend son tour », déclare Luc Rouban. Malgré une popularité certaine auprès d’une partie de l’électorat français, la capacité du Rassemblement national à gouverner reste en question selon Rouban. « Certaines sorties étaient pour le moins douteuses. »
En somme, malgré un contexte politique incertain, Emmanuel Macron semble déterminé à maintenir le cap de ses réformes, quitte à faire face à une opposition de plus en plus vive.