Pour l’Anses, le bisphénol B est aussi dangereux que le bisphénol A
Considéré comme une alternative au bisphénol A, le B "remplit tous les critères" d'un perturbateur endocrinien, estime l'Agence.
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) alerte sur l’alternative que constitue le bisphénol B par rapport au bisphénol A. Dans un avis du 9 mars dernier, l’Anses estime une fois encore que le bisphénol B est un “perturbateur endocrinien pour l’Homme et l’environnement”. Ses propriétés endocriniennes seraient similaires, voire supérieures, à celles présentées par le bisphénol A.
Des effets sur les œstrogènes, les spermatozoïdes
Qu’est-il reproché à cette substance chimique de synthèse, que l’on peut retrouver dans les biberons ou la vaisselle ? L’Anses a conclu, sur la base d’études pré-existantes, que le bisphénol B augmente la production d’œstrogènes (des hormones femelles) tout comme active les récepteurs aux œstrogènes. Il présente également des “effets néfastes en altérant le système reproducteur mâle : réduction de la production quotidienne de spermatozoïdes, diminution du poids relatif des organes reproducteurs mâles”. Mais ce n’est pas tout, puisque l’Anses tisse un “lien biologiquement plausible entre l’activité endocrinienne et les effets néfastes précités”.
Une “substance extrêmement préoccupante”
Dès lors, que préconise l’Anses ? D’identifier le bisphénol B en tant que “substance extrêmement préoccupante” dans le règlement européen Reach. Elle rappelle que “Cette classification vise à éviter les utilisations industrielles de cette substance chimique sur le continent européen en remplacement du bisphénol A, et à obliger les importateurs d’articles de consommation à déclarer sa présence dès qu’il dépasse un seuil de 0,1 % dans leur composition”. Quant au bisphénol A, il est prohibé depuis dix ans en ce qui concerne la fabrication et la commercialisation des biberons à l’échelle européenne. Une loi de 2015 interdit en France la fabrication, l’exportation, l’importation et la mise sur le marché de tout conditionnement alimentaire qui en contiendrait.
Pertubateurs endocriniens – Nous proposons aujourd’hui l’inscription du Bisphénol B sur la liste des substances extrêmement préoccupantes selon le règlement Reach.
Objectif : éviter le remplacement du Bisphénol A par le Bisphénol B.
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— Anses (@Anses_fr) March 9, 2021